Le marché de l'assurance en Afrique trace son sillon vers l'émergence, tranquillement, mais sûrement. En retrait depuis de longues années, par rapport au reste de la planète, les lignes commencent à bouger.
A priori, l’un des leviers puissants de son envol ces dix dernières années, reste incontestablement la fusion des compagnies d'assurances africaines pour en faire des entités solides et viables, telles que Colina, NSIA, SUNU, Globus, SAAR, Fedas. Elles ont eu la prouesse d'opérer la bonne jonction entre banques et companies assurances pour s’ériger en champion indéboulonnable (NSIA-BIAO, SAAR-Afriland).
La bancassurance est la clé de voûte de développement des assurances, surtout pour ce qui est des assurances des particuliers. Car, ces banques s'adossent sur des réseaux denses qui gagnent du terrain allant des grandes villes aux zones péri-urbaines.
Parent pauvre du marché mondial de l’assurance, l'Afrique peine encore à franchir la barre de 1% des primes émises. Malgré la cuvée d'assainissement de certaines compagnies d'assurances défaillantes visà- vis du code CIMA, le chemin reste long et précaire.
Certes, attractif aux yeux des investisseurs et compagnies d'assurance pour ses niches d'opportunités sous- exploitées, le marché africain devra s'adapter aux nouvelles mutations que lui impose la mondialisation.
Le chiffre d’affaires global du secteur en Afrique a largement progressé, passant de 230 milliards de f CFA à plus de 420 milliards de f CFA, ces dix dernières années avec seulement un taux de pénétration de l’assurance très faible de l'ordre de 0,5% par rapport au PIB.
L'Afrique du Sud, le Maroc, l'Angola, constituent le trio du peloton, suivi par les pays du marché CIMA. L'exercice 2012 s'est clôturé avec les trois champions de la zone CIMA, amenée par la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Sénégal. La Côte d'Ivoire a engrangé, en termes de primes nettes d'assurance-vie et non-vie, un volume financier estimé à 185 milliards f CFA (-5%) , devant le Cameroun (plus de 141 milliards) et le Sénégal qui a amassé au finish 93 milliards f CFA (6,0%).
Le Gabon, pays pétrolier, occupe cette année la quatrième place avec des primes nettes cumulées de l'ordre de 92 milliards Fcfa 422 millions. Plusieurs pays comme l'Afrique du Sud, l'Angola, le Gabon, ont connu plus de vitalité dans le secteur, depuis ces trois dernières années, avec le boom pétrolier et le bond de croissance tirés des produits de substances minérales. Toutefois, les spécialistes, s'interrogent sur le prochain réveil des géants qui dorment ? Pourvoyeur de richesses et catalyseur de ressources à long terme, le secteur de l'assurance et de la réassurance en Afrique devra très vite trouver des formules appropriées pour s'affranchir de son système obsolète d'informations et d'immobilisme structurel, afin de favoriser le développement des produits d'assurance, notamment l'assurance nonvie et l'assurance, qui accusent de gros retards par rapport au reste du marché mondial.
D’après un rapport publié par le Bureau International du Travail, l’Afrique représente à peine 5% du marché mondial de la microassurance malgré son immense potentiel. C'est là que va se jouer sans doute, l'avenir du secteur.
Le marché africain à la recherche d'un nouveau souffle dans les années à venir pour financer sa croissance économique et contribuer à la mobilisation des flux d'investissements doit trouver des solutions innovantes et souples face à la récurrente problématique de la prévoyance sociale, de la gestion des marges de solvabilité, de l'adaptation des capitaux, des primes et des risques. La clé du puzzle semble être irréversiblement la privatisation de certaines branches et le rééquilibrage du volume des portefeuilles.
A vrai dire, la mondialisation est une chance pour les compagnies d'assurances africaines. Pour la simple raison que nos pays ont des atouts et des potentialités à faire valoir : seulement 5,5% de la population a plus de 60 ans (contre 9,9% en Asie et 21,7% en Europe), avec une croissance soutenue, des investissements en constante augmentation. A cela s'ajoute, son secteur privé qui s'organise et se renforce.
2 Commentaires
Sxd
En Août, 2013 (02:34 AM)Les attiques nous avaient habitue a plus de pertinence.
Unpassant
En Août, 2013 (10:31 AM)Participer à la Discussion