Lors d'une conférence de presse, mardi à Abidjan, les autorités ivoiriennes ont fait le point sur l'enquête concernant l'attaque terroriste de Grand-Bassam, qui a fait 19 morts et 33 blessés le 13 mars dernier.
Plus de dix jours après l’attentat terroriste qui a frappé le 13 mars la ville balnéaire de Grand-Bassam, Hamed Bakayoko, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a animé, mardi 22 mars, une conférence de presse conjointe avec Christophe Richard Adou, le procureur de la République près du Tribunal de première instance d’Abidjan, compétente pour l’instruction de l’enquête.
Les nationalités des kamikazes continuent d’être recherchées grâce au croisement de plusieurs fichiers. Les autorités ivoiriennes ont eu recours au Bureau fédéral d’investigation (FBI) américain pour les aider dans l’enquête. Les spécialistes qui ont débarqué du bureau régional basé à Dakar auront pour principale tâche d’effectuer des analyses ADN sur les corps des terroristes mais aussi d’identifier les empreintes relevées sur les pièces découvertes sur la scène des attentats.
Nous avons identifié le cerveau de l’attaque qui répond au nom de Kounta Dallah et qui est activement recherché
15 personnes interpellées
Aux Américains s’ajoutent des experts marocains, allemands, français et maliens. Jusqu’à ce jour, on dénombre 19 morts et 33 blessés dont certains ont regagné leur domicile. Les investigations se poursuivent. « Nous avons interpellé 15 personnes suspectes en lien direct ou indirect avec les attentats. Nous avons identifié le cerveau de l’attaque qui répond au nom de Kounta Dallah et qui est activement recherché », a déclaré Chistophe Richard Adou, le procureur du parquet d’Abidjan Plateau.
Le parquet espère boucler son enquête d’ici quelques jours avant de remettre le dossier à un juge d’instruction. La Côte d’Ivoire a activé le code rouge de son Plan d’action contre le terrorisme. Environ 10 000 membres des forces de sécurité seront à terme déployés sur tout le territoire national. Et au moins 290 hommes en civils surveilleront des sites sensibles.
Mesure inédite
« Nous avons déjoué plusieurs attentats. Nous nous savions la cible des terroristes depuis 2012 », a expliqué le ministre Hamed Bakayoko avant d’annoncer une mesure inédite : l’interdiction du territoire ivoirien à toute personne qui ne possédera pas un passeport biométrique ou carte d’identité sécurisée, même pour les ressortissants de la communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire abritera les 23 et 24 mars une réunion des chefs des polices du Burkina Faso, du Mali, et du Sénégal.
Baudelaire Mieu
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