Le candidat du parti au pouvoir en Guinée-Bissau, Domingos Simoes Pereira, donné battu par la commission électorale nationale lors de la présidentielle de décembre, a estimé lundi qu'il n'y avait pas encore de "président élu" et accusé son adversaire de bafouer la légitimité des institutions du pays.
"Il n'y a pas de président de la République élu, on est dans le processus électoral. La seule instance qui peut déclarer ce processus clos c'est la Cour suprême", a martelé M. Pereira, dans un entretien à l'AFP à Paris.
"Aujourd'hui, il y a deux candidats: celui qui respecte la loi et qui demande à l'instance compétente de trancher une dispute électorale et un autre qui paraît pressé", a-t-il ajouté.
Son rival, Umaro Sissoco Embalo, donné vainqueur par la commission nationale électorale (CNE) avec 53,55% des voix, a affirmé qu'il comptait être investi jeudi à la tête de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Un scénario impensable pour Domingos Simoes Pereira (crédité de 46,45%) qui se qualifie de "légitimiste" et qui en appelle à la Cour Suprême pour exiger un recomptage des voix.
"Lorsqu'on se présente comme candidat, on doit s'engager à respecter la loi de son pays, sa souveraineté et le choix du peuple", pointe le candidat du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), la formation qui domine la vie politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.
"Qui a peur d'ouvrir les urnes? Pourquoi cherche t-on d'autres solutions que la vérité des urnes?", s'interroge t-il. "On discute depuis plus de cinquante jours alors qu'on pourrait recompter en 48 heures", regrette t-il.
Saisie par M. Pereira, la Cour suprême a rendu plusieurs arrêts qui n'ont pas permis de trancher les contentieux électoraux.
Dans sa dernière décision rendue le 14 février, la plus haute juridiction du pays a refusé de prononcer l'annulation du scrutin, réclamée par le PAIGC.
Mais elle a dans le même temps exigé que la commission électorale effectue à nouveau une vérification des procès verbaux des résultats, ce que la CNE assure avoir déjà fait.
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