Plus de quinze villages voisins attaqués en quelques jours, « des centaines de corps jonchant le sol » décrits par les rares survivants à avoir atteint des villes de la région : autour de Baga, dans l’extrême nord-est du Nigeria, un massacre d’une ampleur inédite vient d’être commis en l’espace de plusieurs jours par les insurgés de Boko Haram.
Le temps n’est pas encore à l’exactitude des chiffres, mais à la prise de conscience que cette série d’attaques vient d’annihiler une agglomération, Baga, et des villages voisins dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres, alors que la ville est le siège d’une force régionale, la MNJTF (Multinational Joint Task Force, force multinationale conjointe).
A Baga, la MNJTF devait coordonner la réponse militaire du Nigeria avec celle du Niger et du Tchad voisins contre Boko Haram, dont les actions dans cette vaste zone frontalière se sont intensifiées et durcies au cours de l’année écoulée. Le Tchad voit les actions de Boko Haram se rapprocher dangereusement du point où son sol sera bientôt frappé à son tour. La capitale tchadienne, N’Djamena, n’est qu’à quelques heures de route de cette zone.
Vagues d’assassinats
A Baga, la MNJTF (il ne se trouvait à ce moment que des soldats nigérians dans la base) n’a pas pu empêcher un massacre d’une ampleur inédite. Amnesty International estime qu’il s’agirait de « l’acte le plus meurtrier dans une série d’attaques de plus en plus atroces menées par le groupe ». Même si d’autres sources évoquent plus prudemment un nombre de victimes s’établissant à « plusieurs centaines », l’ampleur de ces tueries est considérable.
Elle découle d’abord d’une organisation méthodique de la violence, mélange d’exécutions et de destructions systématiques, si complètes du reste qu’il a fallu que les assaillants s’y prennent à plusieurs fois pour « raser à 90 % » Baga, comme l’ont rapporté des survivants à Maiduguri (200 kilomètres de marche) au journal Daily Trust, qui ont dû laisser derrière eux des blessés agonisants et enjamber des monceaux de cadavres.
La première attaque avait eu lieu samedi 3 janvier. Déjà, des vagues d’assassinats, des destructions. Boko Haram s’empare alors de la base de la MNJTF. L’objectif est de première importance. La proximité de Baga avec le lac en fait un endroit stratégique. Boko Haram contrôle certaines des îles du lac, et des convois d’armes qui ont transité par le Tchad, en provenance de Libye, ont sans doute emprunté des itinéraires passant dans cette région. De plus, c’est de là que la réponse militaire régionale est supposée trouver un point d’ancrage.
Le Tchad étudie de très près les possibilités d’intervention contre Boko Haram dans la zone frontalière avec le Nigeria et le Cameroun. Frapper cette base, pour les insurgés, est donc un signal de défi à l’adresse des pays de la région. Boko Haram menace aussi le Cameroun, et son président, Paul Biya, d’une intensification de la guerre sur son sol. Certains de leurs hommes se trouvent sur le territoire nigérien. Autant de menaces pour les pays voisins. La base de Baga aurait dû être l’un des éléments de réponse militaire, même si le Cameroun n’est pas associé à cette unité.
Soldats nigérians piégés
Mais Baga est aussi un cul-de-sac. La fin des routes. Et un piège, donc, pour les soldats nigérians, qui se sont trouvés face à plusieurs centaines d’insurgés, arrivés à leur façon habituelle sur des pick-up, des petits camions et des nuées de motos. Les 7 et 8 décembre 2014, une nouvelle vague d’attaques était menée.
Une partie de la population des environs a fui. Certains, à pied, ont pris la direction de Maiduguri, où ils ne sont arrivés que quelques jours plus tard. D’autres ont tenté de traverser le lac Tchad. Plus de 20 000 personnes semblent arrivées sur l’autre rive. Mais dans un mouvement désespéré, des personnes se sont noyées, y compris des soldats. Des fuyards en nombre inconnu se trouveraient encore sur des îles, sans provisions, exposés au froid de cette saison, aux moustiques.
Vendredi 9 janvier, un autre groupe de combattants djihadistes attaquait cette fois Damaturu, dans l’Etat voisin de Yobe. A environ 200 kilomètres : une broutille pour les groupes de Boko Haram, très mobiles sur les anciennes pistes séculaires, qui passent à travers la brousse. La ville carrefour a été attaquée à plusieurs reprises au cours des années passées. La dernière fois, c’était il y a quelques semaines, et il y a eu plus de cent morts, dont 38 policiers tués dans leur caserne investie à la sortie de la ville, malgré ses protections et ses systèmes de défense qui la faisaient ressembler à un petit fort.
Damaturu demeure une cible : la ville est suffisamment importante (50 000 habitants, des banques, des commerces, plusieurs camps militaires) pour constituer une belle prise en cas de victoire. Mais pas trop grosse, pour ne pas entraîner l’échec à coup sûr. Car les forces de Boko Haram, loin de pouvoir compter sur une efficacité éprouvée, n’ont pour elles que leur nombre (elles attaquent désormais en masse), leurs armes contre des civils, et surtout la faiblesse des forces armées, démoralisées, infiltrées, affaiblies par la corruption. Là où les soldats (parfois dos au mur, comme aux portes de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno) résistent, Boko Haram ne passe pas. La secte a perdu sans doute plus de cent hommes dans sa dernière attaque de Damaturu. Vendredi 9 janvier, ils ont encore échoué.
Ces revers ne peuvent cependant dissimuler la réalité d’une extension du territoire sous contrôle, ou sous la menace, des djihadistes. La vaste région frontalière du Cameroun, mais aussi celle proche du Niger, ou encore le triangle aride au nord de Maiduguri : toutes ces régions sont devenues le fief des insurgés, qui y frappent lorsqu’ils le souhaitent, même s’ils ne « tiennent » pas la plupart des agglomérations.
Un nombre croissant de villes prises
Monguno, à 60 km, a été déjà attaquée de manière terrible en 2013. De même que la ville de Dikwa. Selon nos sources, des bastions importants pour Boko Haram se trouvent juste à proximité, parfois dans de petites agglomérations : vers Adjibo, par exemple. Un « Boko Haram Land » est en voie de constitution, où les militaires nigérians, quand ils n’ont pas fui, vivent encerclés dans leurs bases, ne se déplaçant qu’en lourds convois, incapables de porter secours aux populations. Il y a pire : les actes de vengeance des soldats ou de leurs alliés des milices locales. En avril 2013, des soldats subissent une attaque légère près de Baga et perdent un homme. En représailles, ils brûlent 2 000 maisons, comme les clichés satellite de Human Rights Watch, coïncidant avec les déclarations des survivants, l’ont prouvé. Les forces gouvernementales avaient alors tué 193 personnes. Cette foi, c’est Boko Haram qui a « puni » Baga, de la plus terrible façon.
L’armée y perd son âme et le soutien des populations. Les insurgés tiennent le pays par la terreur. C’est avec ce genre de massacre que Boko Haram, courant 2014, a poursuivi sa politique de conquêtes territoriales. Un nombre croissant de villes sont désormais « tenues », même si les destructions et les tueries en ont vidé le plus clair de la population, afin de donner corps à la décision de son chef, Abubakar Shekau, de constituer un « califat » à partir de Gwoza, vers la frontière avec le Cameroun.
La partie sud du Nigeria a vécu dans l’idée pernicieuse que Boko Haram était un phénomène naturellement circonscrit, le fruit du Nord, et plus encore celui des trois Etats du Nord-Est (Borno, Adamawa, Yobe). Il a fallu plus d’une semaine aux responsables militaires pour aborder, publiquement, la question du massacre de Baga. Ce que le porte-parole des forces armées, le général major Chris Okulade, a finalement dit samedi soir, est révélateur : « L’attaque sur la ville par ces chiens et leurs méfaits depuis le 3 janvier 2015 devraient convaincre tous les gens bien intentionnés à travers le monde que Boko Haram représente le mal que nous devons éliminer tous ensemble, plutôt que de critiquer les personnes qui essayent de les contrer. »
Abuja, la capitale, a été frappée à plusieurs reprises par des attentats-suicides. Lagos, la capitale économique, a subi une tentative similaire. Mais l’indifférence du sud du pays vis-à-vis de ce lointain nord mis à feu et à sang n’a pas encore été brisée par la force des chiffres : selon le Council on Foreign Relations (CFR), plus de 10 000 personnes auraient été tuées dans le cadre de l’insurrection (par les insurgés, les forces de l’ordre ou leurs auxiliaires des milices locales) en 2014.
Jean-Philippe RémyJohannesburg, correspondant régional
21 Commentaires
Hypocrite Pir Mouride
En Janvier, 2015 (10:50 AM)Modou kara a dit que serigne touba est dieu et depasse le prophete
Bethio thioune a son dieu serigne saliou
Soda mama fall a dit bethio est dieu
Tant de folies a dakar ou les gourous sont devenue des dieux a part entière porte parole des mouride toi tu ma déçu va apprend le coran tu ét une sal pétassent fils de p....t
Peaceafrica
En Janvier, 2015 (10:55 AM)Alh
En Janvier, 2015 (10:56 AM)Quantité tres importante
LIEU: GRAND DAKAR /GARAGE CASAMANCE
Tel: 70.888.30.03
@nigeria
En Janvier, 2015 (11:10 AM)Apre CE filme tuorner en France Tous devien facile adieu la paix au Nigéria.
Allhlo
En Janvier, 2015 (11:12 AM)Jerome Du Havre
En Janvier, 2015 (11:22 AM)TU ES COULIBALY
CORDIALEMENT
Senegal Sa Kaname
En Janvier, 2015 (11:29 AM)Deug Deug
En Janvier, 2015 (11:29 AM)Aroudie
En Janvier, 2015 (11:32 AM)Salsa91
En Janvier, 2015 (11:32 AM)Hélas, certaines vies dans ce monde sont plus importantes que d'autres. NUL le comportement de ces présidents africains présent à la marche de paris...
ça Suffit
En Janvier, 2015 (11:32 AM)P
En Janvier, 2015 (11:34 AM)Warou 2
En Janvier, 2015 (11:39 AM)Afric
En Janvier, 2015 (11:41 AM)Las
En Janvier, 2015 (12:34 PM)toute la communaute de la CEDEAO et de l Afrique Centrale doivent se reunir sur une grande conference durgence
et decider de l envoi de milliers de soldats au Nigeria pour exterminer sans negociation ce reseau extremiste soutenu par des occidentaux
c est une menace de guerre!
Alphaone
En Janvier, 2015 (13:10 PM)Teranga
En Janvier, 2015 (13:43 PM)Je refuse que des délinquants, des sanguinaires, des voyous de grands chemins des gens haineux qui ont tout perdu dans leur vie et qui se réfugient dans la religion, parlent en mon nom, agissent un mon nom. Je suis désolée, mais des gens pareils ne peuvent pas parler en mon nom. Ils ne sont guère des exemples. Ils ne sont guère des saints. Ils ne sont pas représentatifs de l’Islam (sénégalais) qu’on nous a appris.
Au nom de quoi, doit-on tuer ? Il y’a tellement de façons de manifester son désaccord. Au Sénégal, nous avons nos chefs religieux pour nous guider, bien vrai que certaines brebis galeuses s’y impliquent.
Le Vrai
En Janvier, 2015 (15:20 PM)Que déjà le gouvernement nigérian commence à organiser des marches et un soutien de ses pairs africains. Les autorités nigérianes sont des complices de ces assassins. Si elles le souhaitaient réellement, plus personne ne parlerait de Boko Haram. Elles savent qui sont ces gens et où elles se trouvent. Seulement, ca ne le intéresse pas de défendre la dignité humaine.
Le vrai.
Allam
En Janvier, 2015 (16:43 PM)et ça fera très mal.mon coeur saigne de voir une telle barbarie,même kan on tue un poulet on lui demande pardon ,alors une personne!!!!!!!!
Je sais que les gens vont se plaindre de leur mariage, et de leur relation, surtout les femmes, elles se plaignent généralement que leur mari ne les aime plus, leur mari les trompe et même leurs maris les ont quittés, mais mon cas était similaire au leur , je m'appelle Sonia Walker, je suis originaire du Texas, USA, j'ai eu un cas très similaire avec le leur, mon mari, James m'a laissé avec mes deux enfants, sans raison, il m'a dit qu'il ne m'aime plus, il est parti pour il y a environ 5 ans, j'avais un ami, j'avais un ami, j'avais un ami, j'avais un ami qu'elle m'a aidé à résoudre ses problèmes, elle m'a présenté au grand Baba seun, un homme avec beaucoup de pouvoirs et de gentillesse, il m'a dit que mes problèmes seraient résolus, alors j'ai cru, alors après une semaine, c'était incroyable que mon mari vienne me demander pardon, je l'ai accepté, il en a changé depuis qu'il est venu Baba Seun pour ma compréhension et mon amour , mes amis si vous faites face à des problèmes similaires avec moi et même d'autres problèmes, je J'ai présenté quelques personnes que j'ai aidées, j'ai aussi aidé avec des solutions à certains problèmes, comme;
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Anonyme
En Janvier, 2018 (18:17 PM)Je sais que les gens vont se plaindre de leur mariage, et de leur relation, surtout les femmes, elles se plaignent généralement que leur mari ne les aime plus, leur mari les trompe et même leurs maris les ont quittés, mais mon cas était similaire au leur , je m'appelle Sonia Walker, je suis originaire du Texas, USA, j'ai eu un cas très similaire avec le leur, mon mari, James m'a laissé avec mes deux enfants, sans raison, il m'a dit qu'il ne m'aime plus, il est parti pour il y a environ 5 ans, j'avais un ami, j'avais un ami, j'avais un ami, j'avais un ami qu'elle m'a aidé à résoudre ses problèmes, elle m'a présenté au grand Baba seun, un homme avec beaucoup de pouvoirs et de gentillesse, il m'a dit que mes problèmes seraient résolus, alors j'ai cru, alors après une semaine, c'était incroyable que mon mari vienne me demander pardon, je l'ai accepté, il en a changé depuis qu'il est venu Baba Seun pour ma compréhension et mon amour , mes amis si vous faites face à des problèmes similaires avec moi et même d'autres problèmes, je J'ai présenté quelques personnes que j'ai aidées, j'ai aussi aidé avec des solutions à certains problèmes, comme;
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