Selon nos information, 107 personnes ont été inculpées par le juge d'instruction en charge de l'enquête sur le putsch raté de mi-septembre 2015 du général Gilbert Diendéré. Le procès concernant ce dossier n'est toutefois pas attendu avant la fin de l'année.
Depuis l’ouverture de l’enquête sur le coup d’État manqué de septembre 2015 du général Diendéré et du Régiment de sécurité présidentielle, la justice militaire burkinabè a inculpé 107 personnes pour leur implication présumée, a appris Jeune Afrique ce mercredi 12 avril.
« Le juge d’instruction veut clôturer l’enquête, et va convoquer incessamment les avocats des accusés pour recueillir leurs observations avant de transmettre le dossier au parquet militaire pour clôture car il n’y a plus d’acte à poser », a confié sous couvert de l’anonymat une source proche de l’enquête.
En décembre dernier, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Alioune Zanré avait fait état de l’inculpation de 90 personnes pour leur participation présumée à la tentative de putsch de 2015. Parmi ces dernières, plus de 40 sont détenues à la Maison d’arrêt et de correction des armées. Il s’agit pour la plupart des militaires de l’ex-garde de l’ancien président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en octobre 2014.
Alioune Zanré avait également précisé qu’une dizaine de civils étaient poursuivis pour complicité avec les auteurs présumés du putsch parmi lesquels Léonce Koné, connu pour avoir dirigé le directoire du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) au lendemain de l’insurrection populaire ou encore l’homme d’affaires et ex-président du parti de Compaoré, Eddie Komboigo. Me Hermann Yaméogo, patron de l’UNDD est aussi mis en cause à l’instar des journalistes Adama Ouédraogo dit Damiss et Caroline Yoda.
Un procès avant la fin de l’année
Depuis donc, de nouveaux noms sont venus gonfler la liste des personnes mises en cause dans ce dossier. Celui du député Salif Sawadogo −membre du CDP − par exemple. D’après nos informations, l’ex députée et par ailleurs épouse du général putschiste, Fatou Diendéré, et l’ancien ministre des Sports, René Émile Kaboré, tous deux en fuite, font l’objet de poursuite pour complicité.
Le général Diendéré, le principal accusé − il est accusé de crimes contre l’humanité et d’atteinte à la sûreté de l’État − a vu son temps de détention prolongé de six mois par la justice militaire. Idem pour le général Djibrill Bassolé, poursuivi lui aussi pour atteinte à la sûreté de l’État.
Pour l’instant, la justice militaire n’avance aucune date pour les premières audiences de ce procès. « Nous devons forcément juger l’affaire avant la fin de cette année », a toutefois assuré à Jeune Afrique une source judiciaire. Et de conclure : « Notre souhait était de juger l’affaire en juin mais ça m’étonnerait que l’on puisse tenir ce délai à présent. »
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2017 (17:31 PM)Bravo au Burkina !
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