Alors que les manifestants hostiles au pouvoir encerclaient depuis la matinée le palais présidentiel à Ougadadougou, le chef de l'état, Blaise Compaoré, a annoncé, jeudi 30 octobre, la dissolution du gouvernement et une ouverture des négociations avec l'opposition. Il a également décrété l'état d'urgence dans le pays, selon un communiqué lu par la radio Omega FM.
Jeudi matin, les protestataires ont incendié l'Assemblée nationale et pris d'assaut la télévision publique, laquelle a cessé d'émettre. Au moins trois personnes sont mortes, selon les services d'urgences cités par l'agence Reuters. En alerte, l'Organisation des nations unies a décidé d'envoyer un émissaire sur place pour tenter de mettre fin aux violences.
Les députés devaient examiner dans la journée un projet de révision constitutionnelle permettant au président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis vingt-sept ans, de briguer un cinquième mandat. Devant l'ampleur de la mobilisation contre ce projet, l'examen du texte a été suspendu.
Selon Radio France internationale, le président Compaoré se trouvait toujours dans le palais présidentiel jeudi en début d'après-midi. Des négociations qui rassemblent les autorités et des représentants de l'opposition se tenaient à l'intérieur du bâtiment.
Le général en retraite Kouamé Lougué, qui semble avoir le soutien des manifestants pour prendre le pouvoir, a rencontré l'état-major des armés dans l'après-midi. Cet ancien ministre de la défense, limogé en 2003, était en discussion avec Nabéré Honoré Traoré, le chef d'état-major, ainsi que les plus hauts gradés du pays, selon l'AFP.
LA FAMILLE DU PRÉSIDENT EN LIGNE DE MIRE
Malgré les appels au calme, la foule s'est dirigée vers d'autres secteurs du quartier présidentiel. C'est là que des gardes de la maison du frère du président, François Compaoré, ont ouvert le feu, tuant trois personnes selon Reuters. François Compaoré a été arrêté à l'aéroport, fermé dans l'après-midi, selon Radio France internationale. Des maisons de proches du gouvernement et des symboles du pouvoirs ont également été ciblés par la foule.
Blaise Compaoré dirige ce pays pauvre du Sahel depuis 1987 et l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, avec qui il avait pris le pouvoir quelques années auparavant. Il a déjà fait modifier par deux fois la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
Depuis des mois, son gouvernement laissait croire qu'une nouvelle révision ferait l'objet d'un référendum. Depuis l'annonce d'un passage par la voie parlementaire, il y a une semaine, la mobilisation populaire ne faiblit pas. Mardi, des centaines de milliers de personnes – un million, selon l'opposition – étaient descendues dans la rue à Ouagadougou pour dénoncer un « coup d'Etat constitutionnel ». Le gouvernement avait, jusqu'ici, autorisé les manifestations et s'était abstenu de les réprimer. La France a appellé au calme et à la retenue, alors que les Etats-Unis font part de leur inquiétude.
41 Commentaires
Kalach
En Octobre, 2014 (17:39 PM)Dè
En Octobre, 2014 (17:41 PM)Deguit
En Octobre, 2014 (17:41 PM)Werna
En Octobre, 2014 (17:47 PM)Bira
En Octobre, 2014 (17:48 PM)Ouagadougou, le 30 octobre 2014. Les manifestants ont pris d'assaut l'Assemblée afin d'empêcher le vote d'une révision de la constitution. | AFP/ISSOUF SANOGO
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La situation a dégénèré à Ouagadougou depuis ce matin. Les opposants au
président
Blaise Compaoré sont bien décidés à organiser le changement politique du Burkina Faso, malgré les appels au calme et le fait que le
gouvernement
ait renoncé à réformer la Constitution. Ce jeudi matin, malgré des effectifs de police importants et un cordon de sécurité à 1km de l'
Assemblée nationale
du Burkina Faso, plusieurs centaines d'opposants étaient d'abord parvenus à pénétrer dans le Parlement pour empêcher les députés
d'achever dans la journée l'examen du projet de révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré.
L'opposition avait
appelé mercredi soir à un «printemps noir»
sans violence et semble ce jeudi après-midi dépassée par les événements.
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EN IMAGES. Le Burkina s'enflamme contre le régime de Compaoré EN IMAGES. Le Burkina s'enflamme contre le régime de Compaoré
Sous la pression des événements, le gouvernement a annoncé, à la mi-journée, qu'il «annulait le vote de la loi» contestée, et a appelé «les populations au calme et à la retenue». Peine perdue : «les manifestants demandent maintenant le retrait du pouvoir du Président, qui n'est plus crédible», explique au Parisien.fr Guinko Désiré, ancien exilé politique, en pointe dans le mouvement de contestation, notamment de la jeunesse. Ce militant politique dénonce aussi la présence de mercenaires togolais et ivoiriens dans la garde rapprochée de la présidence. Internet et les réseaux mobiles sont coupés selon plusieurs témoins.
La rumeur enflait depuis plusieurs heures, elle a été confirmée : le président Blaise Compaoré a quitté le siège de la présidence voire le pays. L'armée burkinabèe devrait bientôt prendre la parole alors que des affrontements se poursuivent entre les protestataires et la garde présidentielle.
La capitale à feu et à sang. Depuis le début de matinée ce jeudi, Ouagadougou semble livrée aux opposants. La France, qui compte 3500 ressortissants au Faso, appelle au calme et demande «à toutes les parties de faire preuve de retenue». Les Etats-Unis, eux, se disent «très inquiets» par l'évolution de la situation. Selon nos informations, plusieurs personnes sont tombées sous les balles de militaires restés fidèles au régime. La mort d'une trentenaire est confirmée.
Les manifestants ont en partie saccagé l'intérieur de l'Assemblée, ainsi que sa façade, pour finalement y mettre le feu. Au moins trois voitures garées dans la cour et à l'extérieur du bâtiment ont été brûlées, tandis que du matériel informatique a été pillé et des documents papier incendiés, selon un correspondant de l'AFP. Les forces de l'ordre ont, semble-t-il battu en retraite. Puis les opposants s'en sont pris à la télévision nationale, la RTB, qui a cessé d'émettre, incendié le siège du parti au pouvoir, avant de se diriger vers le palais du Premier ministre et la présidence.
Si un hélicoptère lançait des gaz lacrymogènes sur la foule, et que des canons à eau tentent de la disperser, l'essentiel des forces de l'ordre semble avoir fui. Depuis le milieu de matrinée, les manifestants se sont regroupés place de la Nation, selon certains témoignages, dans le but de marcher sur Kosyam, le palais présidentiel, où six policiers auraient été gravement blessés dans le face-à-face avec les militaires. Entre-temps, plusieurs groupes se sont dirigés vers la résidence du frère et conseiller du président, François Compaoré. Celui-ci a été arrêté un peu plus tard à l'aéroport alors qu'il tentait de fuir le pays. Le général Kouamé Lougoué, suspecté d'avoir été au courant d'une tentative de putsch en octobre 2003 alors qu'il était ministre de la Défense, a rejoint la foule massée place de la Nation. En uniforme, il devrait bientôt s'exprimer.
VIDEO. Au coeur des manifestations de Ouagadougou
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Souleymane Ouedraogo
.
L'opposition semble dépassée par un mouvement qu'elle avait pourtant appelé de ses voeux. A 13h45, Zéphirin Diabré, chef de file de la contestation à Compaoré en tant que président de l'Union pour le progrès et le changement (UPC), qui s'oppose à un coup d'Etat, a rappelé sa position sur Twitter : «Nous ne cautionnons pas la prise du pouvoir par la force».
Nous ne cautionnons pas la prise du pouvoir par la force. Nous voulons juste le respect de la démocratie.
#Burkina
#Faso
#bf226
#lwili
— Zéphirin Diabré (@Zephirindiabre)
30 Octobre 2014
A Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, la mairie et le siège du parti au pouvoir ont également été incendiés. Des manifestants ont aussi brûlé le domicile du maire (pro-Compaoré) ainsi que celle du porte-parole du gouvernement Alain Edouard Traoré, originaire de la région, selon des témoins cités par l'AFP.
Une importante communauté française. Selon le recensement de l'ambassade de France au Burkina Faso, près de 3500 Français vivent actuellement dans le pays principalement dans la capitale et à Bobo-Dioulasso. Le Quai d'Orsay leur recommande de rester chez eux et de «laisser passer la flambée de violences qui touche malheureusement le Burkina Faso». La France compte également une base de forces spécialises qui pourraient éventuellement évacuer les ressortissants en cas de chaos.
Lundi, le ministère des Affaires étrangères avait appelé le président Compaoré à se «conformer à la charte de l'Union africaine sur la démocratie et la bonne gouvernance», c'est-à-dire à renoncer à sa modification constitutionnelle.
LeParisien.fr
Le Mentaliste !
En Octobre, 2014 (17:49 PM)Jokko
En Octobre, 2014 (17:51 PM)C'est facile mettre le tête de file des manifestants et chef de l'opposition son nouveau premier ministre ou son ministre de l'intérieur mettre les membres de l'opposition dans le gouvernement organiser des élections justes et transparentes pour son départ
NB: et appeler la France pour une médiation pour d'éventuelle poursuite judiciaire (une amnistie )du président compaoré et de sa famille après leur règne
Mor
En Octobre, 2014 (17:52 PM)Brà
En Octobre, 2014 (17:53 PM)Gorouu
En Octobre, 2014 (17:54 PM)Allo
En Octobre, 2014 (17:55 PM)Qui regne par les armes périra par les armes!!!
Tounke
En Octobre, 2014 (17:57 PM)Peut-on comparer la situation qui prévalait au Sénégal à celle qui prévaut aujourd'hui au Burkina Faso ? En tout état de cause, je pense qu'il y a quand même des éléments de similitude dans le déclenchement et le déroulement des situations.
Comme le Président Wade du Sénégal qui a voulu "s'offrir" indûment un troisième mandat, le Président Compaoré du Faso veut coûte que coûte rempiler pour un, tenez-vous bien, cinquième mandat en tripatouillant, tous les deux, la Constitution de leur pays.
Au Sénégal, le peuple souverain s'est soulevé pour mettre en échec le projet de loi sur le quart bloquant instaurant une vice-présidence et une élection du président avec 25% des suffrages, le 23 juin 2011. Ce soulèvement populaire a conduit à la création du Mouvement du 23 juin (M 23). Résultat : abandon du projet de loi mais obstination du président Wade à se présenter à l'élection présidentielle de 2012. De nouveau, le peuple s'est levé comme un seul homme à le renvoyer démocratiquement (par les urnes) à la retraite.
Au Burkina Faso aussi, le peuple souverain est en train de se soulever pour faire capoter le projet de loi modifiant l'article 37 de la Constitution pour permettre à Compaoré de se représenter. Aux dernières nouvelles, le projet de loi est retiré, nous dit-on.
Les ressemblances ne s'arrêtent pas là. Comme on soupçonnait Wade de vouloir "léguer" le Sénégal à son fils, on soupçonne de la même manière Compaoré de vouloir, à son tour, "transmettre" le Faso à son frère.
Nous appelons de nos vœux une autre similitude : comme au Sénégal, si Compaoré persiste, que le peuple du Faso réitère lors de la présidentielle ce que d'aucuns ont appelé "la leçon de Dakar".
L'enseignement qu'on peut tirer de ces événements, c'est que la conscientisation des Peuples d'Afrique (une condition sine qua non pour le rayonnement de l'Afrique) est en marche, et rien ne peut l'arrêter. Les Politiques sont avertis.
--
Sidy TOUNKARA
Doctorant en Sociologie
CERTOP-CNRS UMR 5044-Pôle PEPS
Bureau C358
Maison de la Recherche
Université Toulouse 2- Jean Jaurès
5, allées Antonio Machado
31058 Toulouse cedex 09 France
Tél.: +33 (0) 5 61 50 36 91
Mob. : +33 (0) 7 53 44 23 54
Fax : +33 (0) 5 61 50 49 63
Mail : [email protected]
[email protected]
Bob
En Octobre, 2014 (17:59 PM)GAMBIA THE NEXXXXXXT
Sen&galais
En Octobre, 2014 (18:02 PM)Il a d'abord cru que sa dernière heure était venue, c'est pourquoi il s'était caché.
Mais maintenant, il va tenter de négocier avec l'opposition, etc, bref de se maintenir d'une façon ou d'une autre.
Svp, dézinguer-le vite car on perd du temps (on a déjà perdu 27 ans)
T Sangare
En Octobre, 2014 (18:06 PM)Abebeb
En Octobre, 2014 (18:09 PM)Mooo
En Octobre, 2014 (18:09 PM)Gazl
En Octobre, 2014 (18:13 PM)Eyadema
En Octobre, 2014 (18:22 PM)Next
En Octobre, 2014 (18:34 PM)Dr Aliou Ba
En Octobre, 2014 (18:34 PM)BLAISE ATTENDAIT CE JOUR QUI ALLER VENIR D'UNE FACON OU D'UNE AUTRE CAR THOMAS SANKARA N'ARRIVE PAS A SE REPOSER EN PAIX DEPUIS LE 15 OCTOBRE 1987, JOUR DE SON ASSASSINAT ODIEUX ET DANS DES CONDITIONS OPAQUES. DIEU EST JUSTE ET ECHAPER A LA JUSTICE HUMAINE NE SIGNIFIE PAS ECHAPER A CELLE DIVINE.
BLAISE L'ADAGE DISAIT " QUI REGNE PAR LES ARMES PERIT PAR LES ARMES"
LES SENEGALAIS SONT DE TOUS COEURS AVEC LES MANIFESTANTS.
VIVE LE BOURQUINA FASO CE BEAU PAYS DE THOMAS ISIDORE SANKARA ET QUE TRIOMPHE LA VERITE...
Afj. Diop....
En Octobre, 2014 (18:40 PM)...
... TOUTE L'AFRIQUE A PLEURè ....THOMAS SANKARA... SON SANG VERSè, ON NE L'EFFACE PAS COMME çA...
....
Nts
En Octobre, 2014 (18:42 PM)Vb
En Octobre, 2014 (18:47 PM)Pf
En Octobre, 2014 (18:48 PM)Vu...
En Octobre, 2014 (18:52 PM)... TOUT FINIT PAR FINIR.....
Ikg
En Octobre, 2014 (18:57 PM).... "BèLAISE".... LE CAS DU NIGER, LE CAS DE LA COTE D'IVOIRE..... N'ONT PAS DONNè DES SUITES FAVORABLES...
...
Vvv
En Octobre, 2014 (19:22 PM)Alpha De Paname
En Octobre, 2014 (19:25 PM)Yamba
En Octobre, 2014 (19:29 PM)Peuls,
En Octobre, 2014 (19:37 PM)Sonin
En Octobre, 2014 (19:46 PM)Gam
En Octobre, 2014 (19:50 PM)Cici
En Octobre, 2014 (19:58 PM)Bok
En Octobre, 2014 (19:59 PM)Peulinho
En Octobre, 2014 (20:00 PM)Peuls,
En Octobre, 2014 (20:01 PM)Dinge
En Octobre, 2014 (20:10 PM)Zeus
En Octobre, 2014 (20:18 PM)[email protected]
En Octobre, 2014 (20:24 PM)[email protected]
En Octobre, 2014 (20:39 PM)http://tvanouvelles.ca/lcn/judiciaire/archives/2014/10/20141030-143324.html
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