Les journalistes burundais d'Iwacu poursuivent leur enquête pour essayer de retrouver leur collègue Jean Bigirimana. Il a disparu le 22 juillet, enlevé par des agents du Service national de renseignement (SNR), selon plusieurs témoins, mais la police assure qu'il n'est pas détenu par les forces de sécurité.
Un nouveau rebondissement, dans l'affaire, a eu lieu il y a quelques jours. Les journalistes ont reçu des informations faisant état d'un corps aperçu dans la rivière Mubarazi.
« Les premières informations recueillies évoquaient la disparition de Jean Bigirimana dans cette zone-là. La seconde information, c’est que la population du coin a évoqué des coups de feu il y a quelques jours, mais il fallait que les journalistes vérifient quand même. Aujourd’hui, on ne peut pas dire formellement que c’est Jean, dans la mesure où les journalistes n’ont pas pu approcher le corps. C’est donc au fond d’un ravin très escarpé et ils n’avaient pas les moyens d’arriver sur ce corps. Nous avons donc transmis toutes ces informations à la Commission pour les droits de l’homme [CNIDH, ndlr] et nous pensons que, pour le moment, c’est leur rôle, c’est le devoir, d’ailleurs, de la police, de la Commission pour les droits de l’homme de remonter ce corps pour identification », raconte le directeur du journal Iwacu, Antoine Kaburahé.
La police n'a pas encore récupéré le corps
En fait, il a fallu que les journalistes d'Iwacu se rendent à deux reprises sur les lieux pour découvrir ce corps. Samedi, ils avaient eu la surprise de voir que des policiers, des agents du Service national de renseignement et la Commission nationale pour les droits de l'homme étaient sur place. Ce jour-là, personne n'avait rien trouvé. Les journalistes n'ont découvert le corps que le lendemain, en empruntant un chemin différent. Depuis, ils ont publié le résultat de leur investigation sur leur site internet, mais la police n'est pas intervenue pour récupérer le cadavre.
Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiyé explique ne pas avoir reçu d'informations formelles. « Est-ce que mettre des informations sur internet, ça signifie porter plainte ou dénoncer auprès de la police ? Parce qu’ on sait que sur internet, toute personne peut mettre tout ce qu’elle veut. Jusqu’à maintenant, la police n’est pas informée de l’existence de ce corps et aucune personne, aucun témoin n’est venu dire à la police qu’il y avait un corps quelque part. Je pense que la descente de la semaine passée, effectuée samedi avec la police, le Service national de renseignement, la CNIDH et l’équipe du journal Iwacu s’est révélée infructueuse. Et c’est jusque-là, au niveau de la police, qu'on n’a pas d’autres informations », a-t-il déclaré.
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