Un journaliste populaire camerounais d'une station de radio émettant à Yaoundé, Martinez Zogo, a disparu "depuis plusieurs jours", a annoncé le gouvernement dans un communiqué samedi tandis qu'une partie de l'opposition et Reporters sans frontières (RSF) dénoncent un "enlèvement".
"Le public a été informé de la disparition depuis quelques jours, de Monsieur Zogo Martinez, chef de chaîne de la radio urbaine dénommée +Amplitude FM+, et animateur de l'émission quotidienne +Embouteillage+ bien connue", a indiqué le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué diffusé sur Twitter samedi.
"Les informations actuellement disponibles font état de ce que l'intéressé n'est présent ni à son domicile, ni à son lieu de service", précise le gouvernement.
Une enquête a été ouverte mardi mais les recherches demeurent "infructueuses" jusqu'à présent, a déclaré à l'AFP une source policière sous couvert d'anonymat.
La nouvelle de sa disparition est abondamment commentée sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, plusieurs voix s’élevant pour demander des comptes sur les circonstances de cette disparition.
Dans un communiqué vendredi, l'ONG Reporters sans frontières a "condamné l'enlèvement brutal d'un journaliste", exhortant les autorités à "tout mettre en œuvre pour retrouver Martinez Zogo et amener les responsables devant la justice".
Selon RSF, "aux alentours de 20h le 17 janvier, des gendarmes de Nkol-Nkondi, en périphérie de Yaoundé, entendent un bruit fort provenant de l'entrée de leur poste. Ils y découvrent la voiture de Martinez Zogo amochée, le conducteur avait visiblement tenté d'enfoncer le portail".
"Les gendarmes constatent qu'un véhicule noir (...) s'éloigne. Ils comprendront, un peu tard, qu'il s'agissait d'un enlèvement", poursuit RSF dans son communiqué.
"La dernière fois qu'on l'a vu c'était devant le poste de gendarmerie, mais nous ne disposons pas encore d'indices pour affirmer qu'il s'agit d'un enlèvement", a précisé à l'AFP la source policière précitée.
Martinez Zogo abordait encore récemment à l'antenne "des affaires de détournements de fonds supposés", pointe RSF.
"Il disparaît au moment où son émission se focalise sur des scandales financiers en citant des noms et des montants, en accusant certaines personnes haut placées d'avoir volé l'argent de l'état camerounais. C'est inquiétant de le voir disparaître dans ce contexte", a déclaré à l'AFP la militante d'opposition et présidente du Cameroon People's Party (CPP), Kah Walla.
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