Seize personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé dimanche et lundi des éleveurs peuls à des éléments de l'ex-Séléka dans le nord de la Centrafrique. Par ailleurs, des violences ont éclaté dans l'enclave musulmane du PK-5 à Bangui lundi, faisant trois morts.
« D’après un premier bilan, 16 personnes, pour la plupart des peuls armés, ont été tuées et plus d’une vingtaine d’autres blessées », a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un officier de gendarmerie de Kaga Bandoro, à 300 kilomètres au nord de Bangui.
Les Casques bleus s’interposent
« Ces affrontements ont commencé notamment dans la région de Batangafo [à une centaine de kilomètre à l’ouest de Kaga-Bandoro, ndlr] et se sont étendus aux localités de Wandago et Gondava », a précisé l’officier.
Selon un habitant de Kaga Bandoro, ces affrontements ont fait fuir de nombreux habitants en brousse et vers le centre de la ville. « Pour le moment, des éléments de la Minusca à Batangafo se sont interposés et les affrontements ont quasiment cessé dans le centre de Batangafo », a indiqué de son côté un habitant.
La transhumance à l’origine des violences
La semaine dernière, au moins dix personnes ont ainsi été tuées et plusieurs autre blessées lors d’une attaque dans le nord-ouest du pays, perpétrée par des peuls armés et des éléments de l’ex-Séléka. Les Casques bleus de la Minusca ont également pris position dans la zone pour s’interposer.
Ces violences sont liées à la transhumance annuelle des troupeaux des éleveurs peuls qui viennent parfois du Cameroun et du Tchad voisins faire paître leur bétail dans le nord de la Centrafrique.
Ils sont souvent armés pour se protéger des attaques des voleurs de bétail et n’hésitent pas à mener des représailles meurtrières contre les localités dont sont originaires des groupes de voleurs.
Violences à Bangui
Signe de la tension persistante en Centrafrique, des violences ont également eu lieu lundi à Bangui autour de l’enclave musulmane du PK-5, provoquant un mouvement de panique dans la population.
La police fait état de trois morts et plusieurs blessées dont certains dans un état grave parmi les membres d’autodéfense qui tentaient de s’attaquer au commissariat de police du 3e arrondissement de la capitale et qui en ont été empêché par les forces internationales et nationales. Mardi matin, le calme était revenu à Bangui.
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