Le climat se tend en Zambie à quatre jours des élections générales jeudi 12 août 2021. Au moins trois personnes ont été tuées durant des affrontements entre partisans. Les violences ont entraîné un déploiement militaire sans précédent le 1er août. Seize candidats sont en lice pour la présidentielle, mais deux se détachent : le président sortant Edgar Lungu, du Front patriotique, et Hakainde Hichilema, du Parti uni pour le développement national (UPND), qui se présente pour la sixième fois.
Edgar Lungu et Hakainde Hichilema s'affronteront jeudi pour la troisième fois. Les seuls sondages publiés donnent des chiffres très différents. Dans le premier, Lungu est donné vainqueur avec 44% des voix. Des chiffres jugés trop beaux pour certains analystes, et qui ont été démentis par un deuxième sondage. L'Afrobaromètre place Hichilema en tête à 24%.
Violences et peur
Mais une majorité de sondés refusent d'indiquer pour qui ils vont voter, signe d'une peur croissante qui caractérise ce scrutin. Depuis une semaine, l'armée patrouille dans les rues de Lusaka pour maintenir l'ordre, après la mort des trois militants, dont deux du parti au pouvoir. Mais l'opposition, comme de nombreux observateurs, redoute que les soldats n'intimident les électeurs.
Le Parti uni pour le développement national est déjà en colère en raison d'un nouveau fichier électoral qui, selon le parti, gonfle l'électorat dans le fief du pouvoir. Sans compter que plusieurs événements de l'opposition ont été empêchés ou dispersés par la police sous prétexte qu'ils enfreignaient les restrictions anti-Covid. Fin juin, Amnesty International avait critiqué les méthodes répressives du gouvernement, n'hésitant pas à parler d'une Zambie « au bord d'une crise des droits humains ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion