Une semaine après l'ouverture du procès des "disparus du Novotel", les auditions des dix accusés se sont poursuivies mardi 28 février, cette fois-ci sous le regard de la famille de Stéphane Frantz Di Rippel.
Mais aussi en présence des partisans des dix prévenus, toujours nombreux à avoir fait le déplacement dans la salle d’audience du tribunal de Yopougon, où les accusés comparaissent pour l’arrestation illégale, la séquestration avec violences, l’assassinat et la disparition des corps le 4 avril 2011 de Stéphane Frantz Di Rippel, alors directeur du Novotel d’Abidjan, d’Yves Lambelin, directeur général du géant ivoirien Sifca et de ses collaborateurs béninois Raoul Adeossi et malaisien Chelliah Pandian.
« Des espions et des journalistes »
Des accusations toujours rejetées par les principaux mis en cause, à l’image de l’ex-commissaire de police Osée Loguey. Appelé à la barre à la suite des déclarations de Félix Houphouët Koffi, l’un des dix prévenus l’ayant accusé d’avoir achevé Yves Lambelin, l’ancien commissaire a de nouveau nié en bloc : « je maintiens mes dénégations », a-t-il affirmé.
Quelques minutes plus tard, Max Landry Yoro Tapéko, autre prévenu, mettait un peu plus en difficulté la défense de l’ancien commissaire. « C’est Osée Loguey qui a demandé qu’un commando aille au Novotel. On nous a dit qu’il y avait des espions et des journalistes », a déclaré l’ancien milicien et membre du commando, présent au Novotel lors du rapt.
« J’ai entendu des cris »
Mal assuré, l’ancien milicien a poursuivi, racontant l’arrivée des quatre otages « dans un endroit considéré comme le PC (poste de commandement)» au palais présidentiel. Au président de la Cour qui lui demandait qui dirigeait ce PC, l’ancien milicien a sans hésitation désigné l’ancien colonel Léopold Mody Ohoukou, également sur le banc des accusés.
Avant de poursuivre, accablant un peu plus Osée Loguey : « Il y avait le chef de mon groupe et le commissaire Osée Loguey qui posaient des questions au plus vieux des Blancs. Le vieux, il pleurait. Les questions étaient posées de manière musclées. J’ai entendu des cris. Il suppliait qu’on le libère ».
Un témoignage que Maître Ange Rodrigue Dadjé, avocat de plusieurs prévenus, s’est employé à discréditer, soulignant les contradictions entre son témoignage à la barre et ses déclarations lors de l’instruction. « Où se trouve la vérité ? Des gens sont en prison depuis cinq ans à cause de lui », a tonné Me Dadjé face au président de la cour, avant que ce dernier ne finisse pas suspendre la séance.
Les auditions des dix accusés doivent se poursuivre ce mercredi. Celle de l’ancien commandant de l’ex-garde républicaine et ex-général Bruno Dogbo Blé est particulièrement attendue.
1 Commentaires
Anonyme
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