Le bras de fer postélectoral se poursuit en Guinée-Bissau. Umaro Sissoco Embalo, qui revendique la victoire à la présidentielle, est installé au palais. Mais le PAIGC de son rival Domingos Simoes Pereira fait valoir que le contentieux électoral n’est pas tranché, et dénonce un « coup d’État ». Dans ce bras de fer qui se durcit de jour en jour, les militaires sont au centre du jeu.
Ils n’ont pas fait de déclaration publique, mais leur présence parle d’elle-même. Les plus hauts représentants de l’armée étaient tous là, samedi, au palais présidentiel, pour la cérémonie d’investiture de Nuno Gomes Nabiam, le Premier ministre nommé par Umaro Sissoco Embalo. Le chef d’état-major, le vice-chef d’état-major, les chefs d’état-major de l’armée de terre, de l’armée de l’air, ou encore le commandant de la garde nationale, tous ont posé pour une photo de groupe devant le palais.
C’est aussi l’armée qui a assuré la sécurité de la cérémonie d’investiture organisée jeudi par Umaro Sissoco Embalo dans un hôtel de la capitale. Cérémonie à laquelle participait l’ancien chef d’état-major Antonio Indjai. La hiérarchie militaire a donc, dans les faits, choisi son camp. Dès vendredi, les forces de défense et de sécurité ont pris le contrôle des principales institutions : le palais du gouvernement qui abrite plusieurs ministères, le palais de justice, la radio et la télévision nationale. Samedi soir, c’est l’Assemblée qui a été investie. Le dispositif est léger, mais visible.
L’armée dans le passé a souvent eu un rôle politique déterminant en Guinée-Bissau. C’est elle qui était à la manœuvre lors du dernier coup d’État en 2012. Avant l’élection présidentielle de fin 2019, le chef d’état-major avait assuré que les militaires resteraient désormais « en dehors des querelles politiques ».
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