La crise centrafricaine semble avoir pris au dépourvu la communauté internationale par sa complexité. Dans cette contribution, le consultant Abdoulaye Bamba, professeur d’histoire à l’université Félix Houphouet-Boigny, dresse un diagnostic du conflit, non sans proposer ses recettes.
Depuis le dernier trimestre 2013, la République centrafricaine est en proie à un conflit politique qui a pris une dimension interreligieuse entre chrétiens et musulmans. Le spectacle qu’offrent les extrémistes de ces deux camps laisse l’observateur pantois. Comment expliquer une telle animosité et cela malgré la présence des forces française et africaine ? Il faut rappeler que ce conflit n’avait rien de religieux à l’origine. Les exactions des rebelles Séléka, (groupe qui était en réalité un puzzle hétéroclite de différents groupes armés dont les combattants étrangers, Tchadiens et Soudanais, sont des mercenaires musulmans) contre les populations (notamment chrétiennes) expliquent en partie la réaction de la majorité chrétienne en Centrafrique. La population centrafricaine est, en effet, en majorité chrétienne (80%), avec une composante musulmane (10%) et des animistes (10%).
La présence actuelle de l’armée tchadienne rappelle aux populations chrétiennes ces douloureux souvenirs. Les anti-balaka ont dans leur groupe des revanchards qui soutiennent ces populations chrétiennes. Le dispositif de l’armée française semble impuissant face à la montée de la violence religieuse. Ainsi, des mosquées, des églises sont brûlées et détruites, entraînant des morts des deux côtés. Alors question : Comment régler cette crise ? Sans détenir la solution miracle, nous proposons quelques pistes:
Il faut, dans un premier temps, que la plate-forme des hommes religieux (composée de catholiques, protestants et musulmans) s’élève et parle le même langage, celui de la paix, de l’amour du prochain et du dialogue des religions;
le retour à une légalité constitutionnelle ;
une implication plus hardie de l’Union africaine et de l’Onu ;
des sanctions en l’encontre de tous ceux qui s’opposent à un retour définitif de la paix ;
désarmer toutes les forces irrégulières ;
faire de l’armée centrafricaine, une armée républicaine ;
refonder l’Etat centrafricain ;
le retrait de l’armée tchadienne du contingent africain ;
juguler les manipulations régionales, ethniques et religieuses.
Mais au-delà de toutes ces propositions, nous pensons que la paix en Centrafrique doit venir des Centrafricains et Centrafricaines eux-mêmes par le retour à des valeurs cardinales qui ont toujours prévalu et laisser les hommes politiques faire la politique.
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6 Commentaires
Diaw
En Février, 2014 (15:03 PM)Bubble
En Février, 2014 (15:07 PM)L'africain
En Février, 2014 (16:13 PM)Yalla Geumoul
En Février, 2014 (18:01 PM)Dgrukl
En Février, 2014 (19:12 PM)Yaakm
En Février, 2014 (08:22 AM)Participer à la Discussion