Un recours devant la Cour suprême des Comores a été déposé samedi par un candidat de l'opposition qui demande l'annulation des résultats de l'élection présidentielle du 14 janvier, en disant fournir des "preuves" de fraudes, et l'organisation d'un nouveau scrutin.
La commission électorale (Ceni) de cet archipel de l'océan Indien avait annoncé mardi soir la victoire du président sortant Azali Assoumani, avec 62,97% des voix et seulement 16,30% de participation.
L'opposition a dénoncé "fraudes grossières" et bourrages d'urnes. Des heurts ont opposé de jeunes gens exaspérés aux forces de l'ordre pendant deux jours dans les rues de la capitale Moroni, qui ont fait un mort et cinq blessés "probablement par balle", avant le retour au calme vendredi.
"Il faut passer par les voies légales d'abord", a déclaré samedi à la presse Daoudou Abdallah Mohamed, du parti Orange, devant la Cour suprême, sous bonne garde de gendarmes et militaires.
L'ancien ministre de l'Intérieur du président sortant, en boubou blanc, drapeau comorien épinglé sur le revers de sa veste bleue, et bonnet traditionnel, a affirmé que "la paix et la sécurité sont entre les mains de la Cour suprême", chargée de valider les résultats de l'élection.
"J'ai avec moi les preuves des bourrages d'urnes", a-t-il assuré. "Mon recours consiste à demander l'annulation des résultats (...) et d'organiser de nouvelles élections".
Il a accusé la Ceni d'avoir "publié des résultats fabriqués".
Daoudou Abdallah Mohamed a aussi demandé au chef de l'Etat de "faire appel à tous les candidats et à la communauté internationale pour trouver une solution acceptable pour tous", affirmant avoir demandé à l'Union africaine (UA) de "dépêcher un envoyé spécial".
Les résultats du scrutin doivent être validés dans les jours qui viennent par la Cour suprême, plus haute juridiction de l'archipel de 870.000 habitants, dont 45% vivent sous le seuil de pauvreté.
Arrivé à la tête du pays en 1999 par un coup d'Etat, Azali Assoumani est revenu au pouvoir en 2016. Il est l'actuel président en exercice de l'UA, jusqu'au prochain sommet de l'organisation panafricaine prévu mi-février.
AFP
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