L'opposant congolais Pascal Tsaty Mabiala, candidat à la présidentielle anticipée du 20 mars, regrette la décision de l'Union européenne de ne pas envoyer d'observateurs pour ce scrutin. Dans un communiqué publié le 20 février, l'UE avait expliqué que les conditions pour que ce scrutin se déroule de manière transparente et démocratique n'étaient pas réunies.
Pour l’opposant Pascal Tsaty Mabiala, avec cette décision, l'UE se prive aussi d'un droit de regard sur le déroulement du vote : « L’Union européenne a suivi le processus électoral, a plusieurs fois attiré l’attention du gouvernement congolais qu’il y avait des dérives dans la manière de préparer les élections. Nous-mêmes, nous étions mis à contribution puisque nous avons rencontré plusieurs fois la délégation européenne à Brazzaville. Et nous sommes d’accord que les conditions ne sont pas réunies. Ceci étant dit, il fallait que l’Union européenne, et que d’autres institutions internationales qui ont du poids dans les affaires publiques au Congo, envoient des observateurs. Il y a des candidats de l’opposition et qui se trouveront un peu comme esseulés. Si ces institutions ne sont pas là, elles se referment les portes de l’appréciation de ces résultats demain ».
En effet, pour Pascal Tsaty Mabiala l’Union européenne abandonne en quelque sorte l'opposition, qui a décidé malgré tout de participer au scrutin : « Si nous avions avec nous cette présence de l’Union européenne, je pense que ce que nous dirions aurait une crédibilité quand nous serons les seuls à contester éventuellement les résultats, s’ils n’étaient pas exacts. Et c’est en cela que la décision européenne me surprend et me désole. Nous nous sentons abandonnés. S’il n’y a pas de candidat de l’opposition, à quoi serviraient les d’observateurs puisque monsieur Sassou serait seul ? Mais à partir du moment où nous avons maintenu nos candidatures, l’Union européenne devait réfléchir ».
Selon les informations de RFI, l'Union africaine a en revanche décidé d'envoyer des observateurs. Quant à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), elle a été sollicitée par les autorités congolaises, mais n'a pas encore décidé si elle enverrait un ou plusieurs représentants.
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