Ce voyage du président français, très symbolique, est censé incarner le rapprochement en cours entre les deux pays. Il interviendrait quelques semaines après la publication du rapport de la commission Duclert, désignée par Macron en 2019 pour examiner la politique de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. Fruit de deux ans de travail d’historiens, ce document de plus de 1 000 pages pointe la responsabilité « politique, morale et institutionnelle » de Paris dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, tout en écartant l’accusation de complicité de génocide portée contre la France.
Si la volonté d’organiser cette visite début mai est partagée par Emmanuel Macron et Paul Kagame, elle n’en reste pas moins dépendante de différents paramètres.
D’abord, sans surprise, ce déplacement doit tenir compte de l’évolution de la situation sanitaire en France, où un nouveau confinement national a été décrété pour contrer une troisième vague de Covid-19. Ensuite, il dépend aussi de la publication imminente d’un nouveau rapport abordant le rôle de la France au Rwanda produit, cette fois, à la demande des autorités rwandaises.
Selon une source élyséenne, ce document rwandais sera « regardé de près », mais le voyage du président Macron ne lui est pas directement lié. « Il y a forcément une question de timing : faut-il organiser ce voyage dans la foulée de la publication de ces deux rapports ou faut-il temporiser un peu, le temps d’avoir plus de recul ? » s’interroge-t-on dans l’entourage du président français.
Dans l’hypothèse où son voyage à Kigali se concrétiserait, Emmanuel Macron y prendrait publiquement la parole sur l’engagement français au Rwanda pendant le génocide des Tutsi. Mais il ne serait pas uniquement question d’enjeux mémoriels. Le chef de l’État français pourrait ainsi inaugurer le nouveau Centre culturel français à Kigali, en cours de finition, et attirer l’attention sur la reprise des activités de l’Agence française de développement (AFD) au Rwanda.
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