Au Gabon, bientôt une semaine que le dialogue politique voulu par Ali Bongo s'est terminé. Les réformes prévues touchent notamment à la Constitution, aux élections, aux mandats politiques et à plusieurs institutions-clés. Ces mesures doivent être mises en place par le gouvernement qui devrait être remanié. Toutes ces réformes seront transformées en lois et textes réglementaires qui promettent de s'étaler dans le temps.
Le rapport final prévoit qu'un gouvernement remanié applique les réformes. Hier, le porte-parole du gouvernement a garanti que la future équipe ferait de la place aux participants. Les opposants ayant rejoint le dialogue devraient donc recevoir des portefeuilles.
« L'équipe ne sera pas paritaire. Mais nous devrions obtenir des postes pour garantir l'application des recommandations », explique Pierre-Claver Maganga Moussavou. Le chef du Parti social démocrate (PSD) précise « ne rien espérer » pour son cas personnel. Un comité de suivi sera également nommé pour surveiller l'application des réformes. « Le gouvernement préparera des textes. Selon les cas, ils seront adoptés en Conseil des ministres ou soumis au vote du Parlement », explique de son côté Ali Akbar Onanga Yobeghé, co-rappoteur pour la majorité.
Un calendrier incertain
Le calendrier est encore incertain. Le président a la main sur le chronogramme, précise le pouvoir. Mais appliquer ces projets pourrait prendre jusqu'à 24 mois, estime Pierre-Claver Maganga Moussavou. Avec ce dialogue, la crise est-elle terminée ? Faustin Boukoubi, patron du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), veut croire que « la page se tournera au fur et à mesure des réformes ».
Des mesures d'apaisement sont en tout cas prévues : une indemnisation des victimes des crises de 2009 et 2016, des ouvrages mémoriaux, une loi de mémoire. Le président Bongo sera également sollicité en vue d'une grâce ou d'une amnistie des prisonniers.
« Il n'y aura pas un troisième dialogue »
Au Gabon, après les appels de l'ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba et l'ancien président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba-Ndama à un troisième dialogue auquel participerait Jean Ping, rival politique d'Ali Bongo, le pouvoir a réagi. « Il n'y aura pas un troisième dialogue », a indiqué le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Calude Bilie By Nze.
« Qu’il s’agisse de monsieur Oyé Mba ou de monsieur Nzouba-Ndama, dit-il, ce sont d’anciens dignitaires du régime. Les portes du palais sont ouvertes. Il y a les portes officielles qu’ils connaissent. Il y a toutes les autres portes qu’ils connaissent. Nous sommes tout à fait prêts et disposés à entendre le point de vue qu’ils ont. Sur monsieur Oyé Mba, nous avons une divergence de fond : c’est que pour nous Ali Bongo a été élu. Monsieur Oyé Mba pense le contraire. Donc pour commencer à discuter, il faut qu’on s’accorde déjà sur une chose : il appelle à un troisième dialogue, il n’y aura pas de troisième dialogue. »
« Il veut discuter, qu’il vienne et qu’on discute, qu’il nous dise quels sont ses éléments, quelles sont ses approches, et nous discuterons. Mais il n’y aura pas un troisième dialogue. Donc nous répondons très clairement que nous sommes disposés, et le chef de l’Etat a toujours été disposé à discuter, à discuter avec ses compatriotes quel que soit leur bord politique, mais il n’y aura pas un troisième dialogue, conclut Alain Calude Bilie By Nze. »
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