Le gouvernement de Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents ivoiriens proclamés, a "mis fin à l'accréditation", samedi, de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gbagbo. "On a mis fin à l'accréditation de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire. Il est maintenant considéré comme un sans-emploi, un citoyen français, ordinaire, qui n'est plus pour nous un interlocuteur", a expliqué Ahoua Don Mello, précisant que la décision a été prise samedi. "Nous avons reçu une note verbale du ministère (français) des Affaires étrangères signalant qu'ils avaient accrédité Ali Coulibaly comme ambassadeur de Côte d'Ivoire en France", a-t-il ajouté, en référence à l'ambassadeur nommé par Alassane Ouattara, l'autre président ivoirien proclamé à l'issue du second tour de l'élection le 28 novembre.
L'ex-puissance coloniale française, comme la quasi-totalité de la communauté internationale, a reconnu la victoire d'Alassane Ouattara et appelle le président sortant Laurent Gbagbo à céder le pouvoir, ce qu'il refuse. Le gouvernement Gbagbo avait déjà renvoyé début janvier de Côte d'Ivoire les ambassadeurs britannique et canadiens, en application d'un "principe de réciprocité" après le retrait par ces deux pays des accréditations des ambassadeurs ivoiriens. La décision avait été immédiatement rejetée par Londres et Ottawa. À la veille de Noël, l'Assemblée générale des Nations unies avait entériné la désignation par Alassane Ouattara d'un nouvel ambassadeur ivoirien. Peu après, la Belgique avait reconnu comme nouveau représentant ivoirien à Bruxelles une chargée d'affaires choisie aussi par Alassane Ouattara.
La crise postélectorale a tendu les relations entre Paris et le camp Gbagbo, dont la détérioration avait commencé à l'éclatement de la crise ivoirienne de septembre 2002 avant un paroxysme en 2004. La France a été plusieurs fois accusée d'"ingérence" ou de "complot" par le président sortant. La France "s'ingère de la plus mauvaise manière. Toutes les résolutions qui ont lieu sur la Côte d'Ivoire à l'ONU, c'est la France qui en écrit le draft (version préliminaire)", avait dit, à la fin du mois de décembre, Laurent Gbagbo dans un entretien à la chaîne de télévision Euronews. Mi-janvier, lors d'un rassemblement de soutien au camp de son mari, Simone Gbagbo avait qualifié le chef d'État français Nicolas Sarkozy de "diable". "Le diable est persévérant dans la défaite. C'est parce que le diable est persévérant que notre pays est dans la tourmente. Aujourd'hui encore, ce diable persiste", avait-elle dit.
5 Commentaires
Jack
En Janvier, 2011 (18:56 PM)Ndare
En Janvier, 2011 (19:03 PM)Bravo
En Janvier, 2011 (19:26 PM)Thiey
En Janvier, 2011 (19:28 PM)Oukhalbouka
En Janvier, 2011 (19:53 PM)Participer à la Discussion