Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a reconduit mardi au poste de Premier ministre Geraldo Martins, après avoir récemment dissous l'Assemblée nationale dominée par l'opposition à la suite d'affrontements armés qu'il a qualifié de "coup d'Etat".
M. Martin est un responsable de la coalition de l'opposition qui avait remporté les législatives de juin autour du parti historique PAIGC, qui a mené la lutte de libération de la Guinée-Bissau et a longtemps dominé la vie politique de ce pays en proie à une instabilité chronique.
Sa reconduction par décret à la tête du gouvernement est contestée dans sa propre famille politique, car certains le jugent trop proche du président Embalo.
La dissolution du Parlement appelle la tenue d'élections à une date encore incertaine, malgré les délais prescrits par la loi.
Domingos Simoes Pereira, président du Parlement et adversaire de longue date de M. Embalo, a dénoncé un "coup d'Etat constitutionnel" de la part de ce dernier.
Des affrontements ont opposé le 1er décembre la Garde nationale et l'armée, faisant au moins deux morts dans la capitale Bissau.
Les heurts ont commencé lorsque des éléments de la Garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d'Etat au Trésor public, Antonio Monteiro qui y étaient interrogés. Puis ils se sont mis à l'abri dans un camp militaire de la capitale, et ont résisté par les armes.
Ces affrontements sont considérés comme une nouvelle illustration des fractures politiques profondes au cœur de l'Etat et qui traversent aussi les forces de sécurité.
La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups d'Etat ou de tentatives de coup d'Etat.
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