Bah Oury, ancien vice-président de l’UFDG, dont il a été exclu en 2016, veut « tourner la page ». Après plusieurs années à batailler contre Cellou Dalein Diallo pour prendre la main sur le principal parti de l'opposition guinéenne, il a finalement jeté l'éponge. Il annonce son intention de créer un nouveau parti et de se présenter à la présidentielle de 2020.
« L’UFDG, c’est terminé. » Après quatre ans de bras de fer avec les ténors de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG),Bah Oury a décidé de « définitivement tourner la page ». Il ne retournera pas dans le parti qu’il a fondé en 1991 et dont il a été exclu en février 2016 pour « insubordination ». Il lui avait alors été reproché sa proximité avec l’exécutif.
La cour d’appel de Conakry lui a pourtant donné raison, le 25 juin dernier, en lui redonnant ses « pleins droits au sein de l’UFDG » dans le conflit qui l’oppose au numéro 1 du parti, Cellou Dalein Diallo. Dans la foulée du jugement prononcé en sa faveur, Bah Oury a bien tenté de tendre la main à Cellou Dalein Diallo, l’invitant à « se réunir autour d’une table pour donner un nouveau cap au parti ». Mais rien n’y a fait. Les dissensions et accusations mutuelles ont laissé des marques trop profondes. Bah Oury reste persona non grata à l’UFDG, où il était à la tête d’un courant, le « Renouveau », qui plaidait pour une ouverture au dialogue avec les autres partis, et en particulier ceux de la mouvance présidentielle.
Dans l’entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique, l’opposant revient sur ses relations avec ses désormais anciens alliés de l’UFDG, la stratégie politique qu’il compte déployer en vue de la présidentielle de 2020 ainsi que, notamment, le débat autour de la révision constitutionnelle.
Jeune Afrique : Malgré la décision de la cour d’appel de Conakry en votre faveur, vous faites le choix de quitter l’UFDG pour de bon. N’y avait-il pas d’autre voie possible ?
Bah Oury : Une primaire aurait été tout à fait souhaitable. Et je l’ai toujours préconisée. Il faut se rappeler que l’UFDG est formée de plusieurs courants, qui ont cimenté ce que le parti est devenu. Mais aujourd’hui, le parti est entré dans une logique totalitaire. Il est phagocyté par Cellou Dalein Diallo, qui prétend que rien n’est possible sans lui.
Quand la cour d’appel de Conakry a décidé de me réintégrer au sein du parti, j’ai tendu la main au chef de file de l’opposition pour un dialogue franc, constructif et responsable, dans le but de régler les problèmes de l’UFDG. Cellou Dalein Diallo a refusé. À l’aune des élections législatives et présidentielle qui se profilent, je qualifie son acte de politique et intéressé.
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