Des affrontements entre chrétiens et musulmans, provoqués par une dispute autour d'un billard qui a dégénéré en émeute, ont fait 35 morts dans le centre du Nigeria, a déclaré dimanche la police. Le bilan des dernières violences en date entre les deux communautés qui cohabitent difficilement dans le centre du pays le plus peuplé d'Afrique pourrait s'avérer plus lourd. Des responsables de la communauté musulmane ont affirmé dimanche que 15 personnes avaient été tuées lors d'autres affrontements entre chrétiens et musulmans à Jos, toujours dans le centre du Nigeria.
La police a assuré n'avoir relevé que deux morts. Plus au nord dans la région, des fidèles ont déjoué une tentative d'attentat à la bombe qui devait exploser dimanche pendant un office dans une église protestante. Enfin, deux membres d'une secte islamiste active dans le nord du pays et un policier sont morts dans une attaque des extrémistes contre un barrage, selon la police. Dans le centre, "trente-cinq personnes ont été tuées dans des violences interconfessionnelles à Tafawa Balewa jeudi", a dit à l'AFP le chef de la police de l'Etat de Bauchi, Abdulkadir Mohammed Indabawa. La police avait fait état la semaine dernière de quatre morts seulement dans les émeutes où cinq mosquées et cinquante maisons avaient également été incendiées. La localité de Tafawa Balewa a été le théâtre d'affrontements entre des groupes chrétiens et musulmans dans le passé.
Elle est située près de l'Etat du Plateau, à cheval sur les zones principalement musulmanes du nord et à dominante chrétiennes et animistes du sud du Nigeria. Les violences y ont commencé après un désaccord sur une question d'argent entre un joueur musulman et le propriétaire chrétien d'une salle de billard, a ajouté M. Indabawa. Après l'incendie d'une table de billard, "des jeunes chrétiens ont accusé des musulmans de cet acte, ce qui les a poussés à brûler des maisons et des mosquées", avait déclaré jeudi M. Indabawa. Le calme avait été rétabli par des unités anti-émeutes. Le centre du Nigeria est régulièrement touché par les violences intercommunautaires, la plupart à Jos, capitale du Plateau, et ses environs. Des responsables musulmans ont déclaré que des affrontements meurtriers s'y étaient produits samedi. "Nous avons jusqu'ici retrouvé 15 corps dans différents points de la ville touchée par les violences", a dit dimanche Mohammed Shitu, chef d'une équipe de secouristes. Un responsable d'un important groupe musulman de Jos, Ahmed Garba, a parlé de 14 morts: six victimes de tirs des agents de sécurité, cinq tués dans des affrontements chrétiens-musulmans et trois brûlés.
La police a maintenu que deux personnes seulement avaient été tuées dans les affrontements qui ont suivi l'attaque vendredi de trois étudiants du campus de Jos par des musulmans d'un village venus à moto. Dans l'Etat de Bauchi, également dans le centre, des fidèles ont alerté la police sur la présence d'un paquet contenant une bombe artisanale dans un temple méthodiste de la ville de Bauchi. Le chef de la police locale, Mohammed Abdulkadir Indabawa, a précisé que l'engin avait été désamorcé et que le suspect avait réussi à fuir en moto. Dans le nord du pays, lui aussi en proie à des violences, quatre membres présumés de la secte islamiste Boko Haram ont ouvert le feu sur trois policiers tenant un barrage dans la ville de Maiduguri, a dit le chef de la police de l'Etat de Borno, Mohammed Jinjiri Abubakar. Deux des assaillants et un policier ont été tués dans l'échange de coups de feu, a-t-il ajouté.
5 Commentaires
Arissoi
En Janvier, 2011 (22:56 PM)Allouane
En Janvier, 2011 (22:58 PM)Dry
En Janvier, 2011 (23:12 PM)Xxx Ou Goorfall
En Janvier, 2011 (00:28 AM)Senegwada
En Janvier, 2011 (10:10 AM)Participer à la Discussion