3 ans et trois gouvernements sans parvenir à un résultat probant sur un accord de paix qui devait originellement être mis en œuvre 60 jours après l’élection présidentielle de 2013. Il y a lieu de se pencher sur son bien- fondé. Ainsi, soit :
I – l’accord est bon et il n’aboutit pas parce que :
Les gouvernements qui se sont succédé n’avaient pas les compétences nécessaires à sa mise en œuvre 2. Les acteurs sont de mauvaise foi et ne jouent pas franc-jeu 3. Personne n’a intérêt à ce que cet accord soit signé.
L’accord est mauvais et ne peut aboutir parce que :
Le gouvernement joue le temps afin de ne pas imposer au peuple un accord qu’il sait préjudiciable au Mali. 2. L’accord en soit est inapplicable en raison de son manque de réalisme. 3. Afin qu’il soit applicable, il faut de grandes corrections ou des moyens que le Mali n’a pas. En tout état de cause, cet accord (tout comme la rébellion) nous a fait perdre beaucoup de temps sur le chemin du développement. Son seul mérite (encore que cela soit plus le fait de la volonté assidue de Dioncounda Traoré et Django Sissoko) à ce jour fut d’avoir permis l’organisation des élections sur toute l’étendue du territoire. Or, le Mali ne peut se résumer à ce seul accord qui met en suspens tout le reste : Emploi, Investissements, grands projets, problèmes énergétiques, en somme le processus de développement.
Le grand risque à négliger un accord avant 2018 serait que les groupes rebelles boycottent les futures élections ou s’engagent dans une nouvelle spirale de violences. Pourtant, ce ne serait pas une première dans l’histoire d’une nation qu’une opposition politique ou armée boude des élections qui prennent leur valeur par l’assentiment de la majorité. Car, nous assistons aujourd’hui à une véritable prise d’otage, dont la principale victime est le peuple malien dans son ensemble. Il est donc temps pour le Mali d’analyser son BATNA dans cette affaire. Alors, ceux qui gouvernent réaliseront qu’ils doivent consacrer les 2 ans petites années qui restent à satisfaire, ne serait-ce que partiellement, la demande sociale, car la paix sociale elle aussi a besoin d’un engagement véritable. Dieu veille.
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