Comme toute opération militaire, celle-ci a ses imprévus. Il n’était pas prévu que le monde dise hier adieu à Nelson Mandela et que François Hollande ne puisse donc pas de ne pas s’arrêter en Centrafrique alors que des troupes françaises y sont engagées et qu’il était amené à survoler ce pays à l’aller comme au retour.
C’est ainsi qu’il a dû s’arrêter à Bangui alors même que les troubles s’y amplifiaient et qu’il n’avait rien à y dire de particulier à ce stade. Il n’était pas prévu, non plus, qu’il doive aller s’incliner devant les dépouilles de deux jeunes soldats du 8ième RPIMa morts au combat avant de devoir aller s’entretenir – comment faire autrement ? – avec un chef de l’Etat dont le putsch a provoqué ces troubles le printemps dernier et dont la France souhaite qu’il se retire à l’automne prochain, soit plus tôt que prévu.
Cette journée n’eut vraiment rien d’heureux. Ce sont les faits. C’est la réalité mais faudrait-il déjà décréter, pour autant, que cette opération est mal partie, que la France va s’y embourber et qu’il n’aurait pas fallu la lancer ?
Cela commence à se murmurer à Paris mais qu’aurait-on dit, à l’inverse, si la France n’était pas intervenue et que ces troubles avaient alors tourné à l’affrontement général entre 80% de chrétiens et 10% de musulmans ?
C’est à juste titre qu’on aurait alors reproché à la France de n’avoir rien fait pour empêcher un bain de sang dans ce pays francophone et francophile alors même qu’il l’appelait à l’aide et qu’elle avait des troupes en Centrafrique et tout alentour dont la mobilisation aurait pu éviter ce drame. La France aurait été partout accusée de non-assistance à pays en danger et elle aurait pu, de surcroît, dire au revoir à son influence, sa présence et ses amitiés en Afrique, le continent qui prolonge l’Europe comme l’Amérique latine l’Amérique du Nord et dont la croissance est en train de décoller.
Il fallait évidemment, bien sûr, indiscutablement que la France intervienne en Centrafrique et cela d’autant plus qu’elle agit sous mandat unanime du Conseil de sécurité, que tout le continent africain lui demandait de le faire et s’était réuni à Paris alors qu’elle s’y apprêtait et qu’elle intervient en appui à des troupes panafricaines qui sont là et dont les rangs vont s’élargir même si leur professionnalisme pourrait être… Disons plus grand.
Non, la France n’est plus là le gendarme autoproclamé d’un pré-carré africain mais reste une vraie question qui est de savoir si elle risque ou non de s’embourber dans ce pays. Il ne lui sera pas facile de traquer et désarmer les auteurs du putsch du printemps, essentiellement des opposants musulmans qui ont aujourd’hui échappé à toute autorité et auxquels se sont joints des soldats perdus et de purs criminels venus des pays voisins.
Il ne sera pas non plus aisé, on l’a vu hier, d’empêcher les milices chrétiennes de se venger de ces hommes et de s’en prendre, dans la foulée, à des musulmans innocents qui n’y sont pour rien. L’entreprise est ardue, mais, perdue d’avance ? Non, elle ne l’est pas. La Centrafrique n’est pas un Vietnam.
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