Les autorités ivoiriennes doivent ‘’remettre sans délai’’ l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré, lundi, Gaëtan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest pour Amnesty International.
‘'Si le procès de l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo'' ouverte, lundi, est une ‘'étape importante pour mettre fin à l'impunité, Amnesty International maintient que les autorités ivoiriennes doivent reconsidérer leur refus d'honorer leur obligation de la remettre à la Cour pénale internationale (CPI), conformément au mandat d'arrêt décerné à son encontre pour des accusations de crimes contre l'humanité'', écrit M. Mootoo dans un communiqué.
La première session de la Cour d'Assises de Côte d'Ivoire siégeant à Abidjan s'est ouverte, lundi, avec dans le box des accusés onze prévenus dont Mme Simone Ehivet Gbagbo, l'épouse de l'ancien Chef de l'Etat Laurent Gbagbo, poursuivie pour des faits de ''crime contre l'humanité''.
L'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo (68 ans), vêtue d'un camisole et longue jupe de couleur rose, portant un collier de perles au cou avec une coiffure sobre (cheveux coupés courts) est apparue, en pleine forme, contrastant avec les rumeurs la donnant pour ''grande malade''.
De temps en temps, pendant la lecture des ordonnances de renvoi, elle échangeait, gaiement, avec l'un de ses conseils, Me Mathurin Djirabou.
Poursuivie pour ''crimes contre les prisonniers de guerre (crimes de guerre) et crime contre l'humanité'', Mme Gbagbo comparaitra le mardi 31 mai 2016 au tribunal de Yopougon, à l'ouest d'Abidjan.
‘'A moins que la Côte d'Ivoire ne s'adresse à la Cour pénale internationale (CPI) pour contester une nouvelle fois la recevabilité de cette affaire, elle doit remettre sans délai Simone Gbagbo à la Cour'', a ajouté Gaëtan Mootoo.
‘'Si le procès au niveau national se poursuit, les autorités ivoiriennes doivent veiller à ce que la procédure respecte les normes internationales relatives aux droits humains, notamment le droit à un procès équitable'', a-t-il indiqué, soulignant que ‘'la Côte d'Ivoire doit faire savoir au reste du monde qu'elle est déterminée à rendre justice aux victimes de tous les crimes''.
Simone Gbagbo est inculpée par la CPI de crimes contre l'humanité, notamment de meurtre, de viol, de persécution et d'autres actes inhumains. Un mandat d'arrêt a été décerné à son encontre le 22 février 2012.
En 2014, la Chambre préliminaire de la CPI a rejeté une requête de la Côte d'Ivoire contestant la recevabilité de l'affaire, confirmée en appel en 2015. La Côte d'Ivoire a jusqu'à présent refusé de remettre Simone Gbagbo à la CPI.
L'époux de Simone Gbagbo, l'ancien président Laurent Gbagbo, et Charles Blé Goudé, allié de Gbagbo et leader d'un groupe de jeunes militants, sont actuellement jugés par la CPI pour crimes contre l'humanité en lien avec les violences post-électorales.
Simone Gbagbo a été inculpée et condamnée à 20 ans de prison le 10 mars 2015 pour des accusations de participation à un mouvement insurrectionnel, complot contre l'État et trouble à l'ordre public.
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Anonyme
En Mai, 2016 (19:58 PM)Participer à la Discussion