Près de cinquante très jeunes enfants ont péri samedi en Egypte dans une collision entre leur bus et un train dans la province d'Assiout (centre), un drame qui a entraîné la démission du ministre des Transports et des manifestations de colère.
L'employé qui aurait dû abaisser la barrière d'un passage à niveau était endormi au moment où le car scolaire arrivait, a indiqué le gouverneur de la province, Yehya Kechk. L'homme "a bien sûr été arrêté", a-t-il ajouté. Le bilan s'élève à 49 morts -47 enfants, ainsi que leur chauffeur et son assistant- ainsi que 18 blessés, selon le gouverneur, ce qui en fait un des accidents d'autocar les plus meurtriers dans le monde au cours des cinq dernières années. Une équipe de 45 médecins a été dépêchée sur les lieux.
Peine de mort
Des membres des familles des enfants ont manifesté près du lieu du drame pour réclamer la peine de mort pour les responsables de cet accident, a rapporté la police. Le ministre des Transports, Rachad al-Metini, a déclaré "accepter la responsabilité" de cet accident et a présenté sa démission, de même que le chef de l'Autorité des chemins de fer. Le bus, qui emmenait 60 enfants âgés de 4 à 6 ans pour une sortie organisée par leur crèche, a été heurté à un passage à niveau à Manfalout, environ 350 km au sud du Caire, a indiqué la police.
Un correspondant de la télévision publique a fait état de scènes "terrifiantes" sur le lieu de l'accident, avec les corps d'enfants gisant au sol recouverts de sang, avant leur transfert à l'hôpital de Manfalout. Le président islamiste Mohamed Morsi a ordonné au Premier ministre Hicham Qandil, aux ministres de la Défense et de la Santé et au gouverneur d'Assiout "d'offrir toute l'assistance possible aux familles des victimes". "En mon nom et au nom de tout le peuple égyptien, je présente mes sincères condoléances aux familles", a dit le président dans une brève allocution télévisée.
"Toutes les personnes responsables seront déférées devant la justice", a-t-il poursuivi. Des militants hostiles au pouvoir à dominante islamiste ont appelé à la démission de l'ensemble du gouvernement mis en place durant l'été. "Cet accident démontre l'échec du cabinet Qandil et doit entraîner le départ d'une équipe qui n'a réussi qu'à aggraver les souffrances des Egyptiens", écrit dans un communiqué le mouvement du 6-Avril, une formation très active lors du soulèvement début 2011 contre l'ancien régime dirigé par Hosni Moubarak. Les autorités ont annoncé la mise en place d'une commission d'enquête, mais par le passé des mesures similaires ont eu peu de résultats concrets.
Des accidents à répétition
L'Egypte connaît régulièrement de graves accidents routiers ou de trains dus à une circulation anarchique, des véhicules vétustes, des routes et des voies ferrées mal entretenues ou surveillées etc. Quelques heures après l'accident du bus scolaire, douze personnes ont trouvé la mort près du Caire quand un camion roulant à contresens a percuté un minibus. Le 14 décembre 2008, 64 personnes avaient péri après que leur bus eut plongé dans un canal à 200 km au sud du Caire.
En février 2002, quelque 370 personnes ont péri dans l'incendie d'un train à une quarantaine de kilomètres au sud du Caire, et en octobre 2009, une vingtaine de personnes avaient trouvé la mort dans la collision de deux trains circulant sur la même voie dans le gouvernorat de Guizeh, près du Caire. Le 10 novembre dernier, cinq personnes ont perdu la vie et des dizaines d'autres ont été blessées dans la collision de deux trains dans le gouvernorat du Fayyoum.
1 Commentaires
Saliim
En Novembre, 2012 (12:50 PM)Participer à la Discussion