Le gouvernement burundais a appelé à "un dialogue direct avec Kigali pour résoudre nos différends", a annoncé vendredi à l'AFP le premier vice-président Gaston Sindimwo, considérant que le Rwanda était le "principal instigateur" des problèmes du Burundi.
"Le gouvernement du Burundi appelle le Rwanda à arrêter de déstabiliser notre pays et (pour cela), un dialogue direct entre Bujumbura et Kigali pour régler nos différends s'impose", a lancé M. Sindimwo.
"On ne choisit pas ses voisins et à ce titre, le Burundi et le Rwanda sont condamnés à s'entendre (...) Nous devons donc nous asseoir ensemble pour discuter et résoudre ces problèmes nés de l'immixtion rwandaise dans les affaires de notre pays", a-t-il insisté.
"Dire que le Burundi fait face à un problème interne aujourd'hui, c'est faux; tout le monde voit que l'instigateur principal des problèmes dans notre pays, c'est le Rwanda", a-t-il ajouté.
Expulser les réfugiés burundais
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, qu'il a obtenu en juillet. Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé plus de 240.000 personnes à l'exil.
Depuis le début de la crise politique au Burundi, les relations se sont envenimées, pour devenir délétères, entre le Burundi et son voisin rwandais. Le gouvernement burundais a organisé samedi des manifestations pour dénoncer "les actes d'agression" du Rwanda et de son président Paul Kagame contre le Burundi, accusant son voisin du nord d'entraîner sur son sol des réfugiés burundais pour déstabiliser le régime du président Pierre Nkurunziza.
Le Rwanda avait annoncé la veille vouloir expulser les quelque 75.000 Burundais réfugiés sur son territoire vers d'autres pays, après que ces accusations aient été reprises par un groupe d'experts de l'ONU puis les USA. "Pourquoi ils veulent les renvoyer ailleurs? Les renvoyer ailleurs serait pour nous un trafic d'être humains", s'est insurgé M. Sindimwo. "Si j'ai l'accord du Rwanda, je peux y aller dans une semaine et ramener tous les réfugiés burundais qui sont dans ce pays", a-t-il annoncé, jurant que "beaucoup étaient demandeurs, mais on les empêchent de rentrer au Burundi".
Jusqu'ici, Bujumbura refuse d'engager un dialogue inclusif avec son opposition et le déploiement d'une force africaine d'interposition, malgré les pressions de la communauté internationale. "Au lieu de parler avec les envoyés de Kigali (l'opposition en exil), nous préférons parler directement avec l'envoyeur", a expliqué le premier vice-président burundais.
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