François Compaoré, frère cadet de l‘ex-président burkinabé Blaise Compaoré, s‘est vu notifier un mandat d‘arrêt international dimanche matin à l‘aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris, en relation avec le meurtre d‘un journaliste, a-t-on appris dimanche soir auprès de son avocat, Pierre-Olivier Sur. François Compaoré, qui arrivait d‘Abidjan (Côte d‘Ivoire) par le vol de nuit, est depuis “retenu à Roissy” et sera présenté à un juge sous 48 heures, a précisé Pierre-Olivier Sur dans un message transmis à Reuters dimanche soir.
Le mandat d‘arrêt qui lui a été notifié est lié à l‘enquête sur la mort du journaliste Norbert Zongo en 1998, a précisé Pierre-Olivier Sur, confirmant une information du magazine Jeune Afrique. Norbert Zongo a été assassiné en décembre 1998 dans des circonstances qui n‘ont jamais été établies, alors qu‘il enquêtait sur la mort du chauffeur de François Compaoré. Son meurtre avait entraîné de violentes manifestations contre le président Blaise Compaoré.
Pour l‘avocat Pierre-Olivier Sur, il s‘agit d‘une “manoeuvre politique grossière” de la part du “pouvoir en place, qui ne parvient pas à retenir de charges contre Blaise Compaoré et à le juger”. Blaise Compaoré, renversé fin octobre 2014 par de grandes manifestations de rue après 27 ans au pouvoir, s‘est réfugié en Côte d‘Ivoire. Les autorités ivoiriennes refusent son extradition alors qu‘il fait l‘objet d‘un mandat d‘arrêt international dans le cadre de l‘affaire de l‘assassinat du président burkinabé Thomas Sankara en 1987, lors d‘un coup d‘Etat qui l‘a porté au pouvoir.
Alors que l’éviction de Blaise Compaoré avait fait naître l‘espoir, des opposants doutent de la volonté des autorités du Burkina Faso de vraiment faire la lumière sur les crimes du passé, d‘autant plus que certains proches de l‘ancien président sont encore au pouvoir. L‘actuel président, Roch Marc Kaboré, fut ainsi son bras droit avant de passer dans l‘opposition. Le procès de plusieurs alliés de Blaise Compaoré accusés d‘avoir été à l‘origine d‘un coup d‘Etat manqué en septembre 2015, parmi lesquels figurent son ancien chef du renseignement, le général Gilbert Diendéré - s‘est ouvert cette semaine à Ouagadougou.
Myriam Rivet, avec Thiam Ndiaga à Ouagadougou, édité par Danielle Rouquié
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Anonyme
En Octobre, 2017 (10:29 AM)Anonyme
En Octobre, 2017 (16:11 PM)Participer à la Discussion