Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a annoncé avoir démissionné mardi 19 février après l'échec la veille de sa tentative de former un gouvernement apolitique pour sortir le pays de la grave crise qu'il traverse."J'ai promis et assuré qu'en cas d'échec de mon initiative, je démissionnerais de la présidence du gouvernement et c'est ce que je viens de faire", a-t-il dit, dans une déclaration retransmise en direct à la télévision à l'issue d'une entrevue avec le chef de l'Etat, Moncef Marzouki. Hamadi Jebali a indiqué mardi qu'il partait pour "tenir (sa) promesse faite devant le peuple".
"Il y a une forte déception. Notre peuple est déçu par sa classe politique, il faut restaurer la confiance", a-t-il dit.Si sa démission aura le mérite de calmer les ardeurs de la rue, elle ne changera rien.Ou pas grand chose.- D'abord, le siège de Premier ministre revient de droit au parti Ennahda, vainqueur des élections en octobre 2011 mais depuis terriblement contesté, notamment depuis l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd le 6 février dernier
.
- Ensuite, la formation d'un gouvernement apolitique de technocrates, quelle qu'en soit la forme définitive, est toujours d'actualité, et le successeur de Hamadi Jebali devrait s'y atteler. "L'échec de mon initiative ne signifie pas l'échec de la Tunisie ou l'échec de la révolution", a souligné Hamadi Jebali, se disant toujours "convaincu" qu'un gouvernement apolitique "est le meilleur moyen pour sortir le pays de l'errance".- Enfin, parce que le successeur de Hamadi Jebali pourrait être Hamadi Jebali lui-même
. Les relations avec les plus conservateurs du parti islamiste étaient tendues depuis plusieurs mois, notamment avec l'influent Rached Ghannouchi (numéro 1 d'Ennahda), mais le parti a besoin d'un homme de consensus en ces temps troubles.Hamadi Jebali avait surpris son monde et adouci l'opinion publique en proposant un cabinet de technocrates après l’assassinat, mais il est aussi entré en conflit avec son propre parti, Ennahda.
Parmi les favoris, Abdellatif Mekki, actuel Ministre de la Santé du gouvernement Jebali, tient la corde. Ce militant historique de Ennahda appartient à la branche la plus radicale du parti, et son éventuelle nomination n'aurait certainement pour effet que d'aggraver les tensions entre l'opposition et la majorité islamiste. Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, compte également parmi les favoris.
2 Commentaires
Emti
En Février, 2013 (10:10 AM)Voici ma petite analyse: il ne fait pas l'ombre d'un doute que la majorité des tunisiens a voté pour un parti islamique. La logique veut donc que ce même peuple attend des réformes qui vont dans le sens prôné par l'islam, et si cela doit passer par instaurer la Shâri'ah, qu'à cela ne tienne!
Pourtant, en lisant les médias, on a l'impression que c'est toute la tunisie qui est contre le gouvernement. Je pense quant à moi que c'est une minorité de personnes (moins que la moitié des tunisiens en tout cas), ayant le monopole des médias, mais surtout ayant le soutien de l'extérieur (avec qui elle partage les mêmes valeurs) qui veut déstabiliser le pays. C'est cette même minorité laïcisée t complexée à outrance qui tente par tout moyen de diaboliser le pouvoir en place et le rendre fébrile à mener les réformes qu'il faut.
Fina
En Février, 2013 (21:07 PM)Participer à la Discussion