Internet, refuge des partisans de Laurent Gbagbo ? Alors que le président ivoirien sortant s'accroche au pouvoir malgré sa défaite constatée dans les urnes, le Web fournit à ses supporters un espace privilégié pour tenter d'influencer l'opinion. Comme le notait Rue89, c'est via le site de microblogging Twitter que Laurent Ggbagbo a répondu, en premier, à l'annonce de la victoire de son adversaire. A peine celle-ci connue, le 1er décembre, le chef d'Etat sortant répliquait en annonçant la prolongation du couvre-feu sur son compte.
Depuis, le Web sert d'outil de communication aux pro-Gbagbo. Sur leurs sites de campagne ou leurs blogs, sur les réseaux sociaux Twitter, MySpace, Viadeo ou Facebook, mais aussi sur les plates-formes de vidéos Dailymotion ou YouTube, ils martèlent un seul message : leur candidat a gagné l'élection qui l'opposait à Alassane Ouattara. Et les pays étrangers, France en tête, tentent de faire croire l'inverse car cela sert leurs intérêts.
GBAGBO AVAIT FAIT DU WEB UNE PRIORITÉ POUR SON ÉLECTION
La position de force des partisans du président sortant sur le Web est tout sauf un hasard : Laurent Gbagbo avait fait du Web une priorité de sa campagne. Le magazine Jeune Afrique le notait en octobre, "conscient de l'importance croissante du Web et de la blogosphère", Laurent Gbagbo "n'a pas lésiné sur les moyens" : site de campagne multimédia avec WebTV dédiée, nombreux sites de soutien, comptes sur la plupart des grands réseaux sociaux, réseau de blogs partisans… "Au quartier général de campagne, situé dans la commune de Cocody, une équipe d'une dizaine de personnes s'active quotidiennement sur Internet", notait le magazine.
Le million d'internautes ivoiriens, essentiellement des jeunes, mais aussi la diaspora à l'étranger, étaient les premières cibles de cette cybercampagne d'une importance rarement atteinte sur le continent africain. Il faut aussi préciser que Laurent Gbagbo avait fait appel au groupe français Euro-RSCG, dont le patron, Stéphane Fouks, était l'un de ses conseillers politiques.
Le camp Gbagbo avait investi très tôt et très fortement le Web, avec une dizaine de sites en sa faveur. Au cœur de ce dispositif, les "communicateurs citoyens bénévoles pour le plébiscite de Laurent Gbagbo", militants issus des milieux des médias et de la communication, recrutés dès 2009 pour vanter les mérites du président sortant. Leur site, "Au cœur des électeurs", ne cesse, depuis la proclamation de la victoire d'Alassane Ouattara, de crier à la supercherie internationale. "La communauté internationale est en perte de vitesse en Côte d'Ivoire. Sa volonté diabolique de tordre le cou aux institutions ivoiriennes pour imposer un homme de paille au peuple de Côte d'Ivoire se bute à la farouche résistance de fiers Ivoiriens prêts à tout pour défendre leur souveraineté", peut-on y lire.
Cette activité paye : La page Facebook de Laurent Gbagbo, qui reprend articles et vidéos issues de médias favorables au président sortant, est forte de plus de 20 000 "fans", alors que celle d'Alassane Ouattara, qui n'a pas été mise à jour depuis le 2 décembre, n'en compte que 6 000.
LA THÉORIE D'UN COMPLOT DE L'ÉTRANGER
Bien organisés, les partisans du président sortant usent de toutes les ficelles du webactivisme pour faire entendre leur voix, à l'aide par exemple de vidéos de "décryptage", comme celle-ci, qui accuse la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) de "mettre le feu aux poudres". On cherche également à dénigrer l'adversaire, qualifié par exemple sur ce blog de "fou dangereux et totalement illuminé". Les prises de position en faveur du président sortant, comme celle du député UMP Didier Julia sur une radio locale, Kernews, passée totalement inapercue en France, sont également abondamment relayées sur les sites de soutien.
Autre axe de campagne : le complot de l'étranger. Le site officiel de Laurent Gbagbo met ainsi à la "une", mercredi 29 décembre, un article issu d'un journal en sa faveur, qui présente un "document secret des militaires français" destiné à "tuer Gbagbo", et accuse l'Onuci d'avoir volontairement chercher à "embraser Abidjian".
Autre site quasi officiel du président sortant, Lgconnect.net met en cause, dans un article, la gouvernance de nombre de leaders mondiaux ayant appelé Gbagbo à reconnaître sa défaite, dont Nicolas Sarkozy au premier rang. La France est également accusée, sur le site Gbagbolaurent.net, de mettre en place une "stratégie du chaos" dans le pays. Des accusations reprises et répétées sur l'ensemble des sites partisans du président sortant.
Certains supporters de Gbagbo vont plus loin. Le blog Ivoire Vox évoque ainsi des "menaces de mort" émises par des supporters de Ouattara contre ceux qui iraient travailler malgré l'appel à la grève, et accuse les pro-Ouattara de "se livrer à des actes de terrorisme".
9 Commentaires
Tiey Gbagbo!
En Décembre, 2010 (15:43 PM)Fassko
En Décembre, 2010 (15:44 PM)Dof
En Décembre, 2010 (15:44 PM)Charles Ble' Goude'
En Décembre, 2010 (15:55 PM)Wewee
En Décembre, 2010 (16:04 PM)Aaron
En Décembre, 2010 (16:46 PM)K17
En Décembre, 2010 (17:12 PM)Le Roc
En Décembre, 2010 (17:16 PM)Noumou
En Décembre, 2010 (22:25 PM)mais cette fois is finish
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