« Zuma must go », « Zuma doit partir » peut-on lire sur les panneaux des manifestants ce vendredi 7 avril, en Afrique du Sud. Un peu partout dans les grandes villes, comme à Johannesburg, à Pretoria, plusieurs milliers de personnes défilent pour réclamer la démission du chef de l'Etat. Jacob Zuma est de plus en plus contesté. La goutte d'eau a été le limogeage du ministre des Finances, Pravin Gordhan, le 30 mars. Une manifestation de la société civile, qui n'a pas été organisée par un parti politique et est très hétérogène.
C'est une manifestation arc-en-ciel à l’image du pays : Noirs, Blancs, Indiens, tous les âges, toutes les couleurs, tous les milieux politiques, tous unis pour demander la démission du président Jacob Zuma.
Certains étaient venus de Johannesburg pour manifester à Pretoria parce que la marche était organisée par la société civile et non pas par un parti politique comme celle de Johannesburg. Des jeunes qui n’arrivent pas à trouver de travail, des mères de famille inquiètes parce que tout coûte plus cher et des membres du parti au pouvoir, l’ANC, déçus. Ils disent qu’ils s’étaient battus sur l’apartheid pour obtenir la liberté, et que vingt ans après, ils ne pensaient pas qu’ils auraient à manifester contre son propre gouvernement.
Beaucoup de colère et pour la plupart des manifestants, ce sont les évènements de la semaine dernière qui les ont décidés à descendre dans la rue : le remaniement ministériel, le limogeage du ministre des Finances, suivi de la dégradation de la note souveraine du pays par une agence de notation. Tout cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Personne ne croit vraiment que le chef de l’Etat va démissionner, mais ils espèrent que l’ANC va les entendre, et notamment les députés ANC qui doivent d’ici une dizaine de jours voter au Parlement une motion de défiance contre le président. Ces manifestants espèrent que ces députés vont se rappeler de la colère des Sud-Africains.
La décision de l’agence de notation Standard and Poor's de dégrader la note de l’Afrique du Sud est un nouveau coup dur pour l’Etat. A son tour l’agence de notation financière Fitch dégrade la note souveraine de l’Afrique du Sud en catégorie « spéculative », autrement dit, catégorie à risques.
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