La Cour d’appel de Niamey a accordé mardi la liberté provisoire à l’ancien président de l’Assemblée nationale nigérienne, Hama Amadou, en séjour à Paris pour des soins médicaux depuis le 17 mars dernier.
Les avocats de Hama Amadou avaient en vain formulé plusieurs demandes de liberté provisoire pour leur client, cité, au même titre que sa femme et une trentaine de personnalités, dans une affaire de trafic de bébés venant du Nigeria.
L'une des demandes de liberté provisoire avait été formulée avant le premier tour de la présidentielle dont il était candidat. Les avocats ont renouvelé leur requête entre les deux tours, pour que leur client qui devait faire face au président Issoufou puisse battre campagne.
La liberté provisoire accordée à Hama Amadou intervient alors même qu'un semblant de décrispation est en train d'être observé sur le plan politique au Niger, notamment avec l'appel à la formation d'un gouvernement d'union nationale lancé par le président Issoufou à l'intention de l'opposition politique, qui refuse de reconnaître les résultats des scrutins passés.
L'autre signe de dégel porte sur la rencontre entre l'opposition nigérienne et le Premier ministre Brigi Rafini, hier lundi.
Le 23 mars dernier, la Cour de cassation avait rendu un arrêt pour renvoyer l'affaire dite « des bébés importés », dans laquelle Hama Amadou est cité, devant la cour d'appel. Cette décision cassait du même coup la décision rendue par la Cour le 13 juillet 2015 et confirmait la compétence du juge d'instance pour juger de l'affaire alors que celui-ci s'était déclaré incompétent.
En d'autres termes, il est fort probable que de ce point de vue, également, un jugement favorable aux prévenus soit rendu.
Hama Amadou a été interpelé le 14 novembre 2015 à sa descente d'avion à Niamey, après plus d'un an passé en France où il avait «trouvé refuge» suite à ses démêlés avec la justice nigérienne.
Il a immédiatement été conduit à la maison d'arrêt de Filingué, situé à 180 km de Niamey, d'où il ne ressortira que le 17 mars dernier pour être évacué à Paris. C'est dans la capitale française où il suit des soins qu'il a appris sa mise en liberté provisoire.
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