Quatre auteurs maghrébins ont été retenus mardi 9 mai par le jury du prix français Renaudot pour la première sélection.
Deux ouvrages d’auteurs marocains et un signé par un Algérien ont été retenus par les membres du jury du prix Renaudot, présidé par le célèbre auteur français Frédéric Beigbeder, pour la première sélection. Ce 9 mai, le jury a donc choisi neuf romans écrits en français, dont Dieu, Allah, moi et les autres (Gallimard) de Salim Bachi, auteur algérien, Le Fou du roi (Stock), du Marocain Mahi Binebine et Celui qui est digne d’être aimé (Seuil), du marocain Abdellah Taïa.
On peut ajouter à cette liste Mes indépendances (Actes Sud), de l’algérien Kamel Daoud, retenu avec six autres titres dans la catégorie essais. Kamel Daoud avait reçu en 2015 le Goncourt du premier roman pour Meursault, contre-enquête (Actes Sud). Taïa, de son côté, avait reçu le prix de Flore pour Le jour du roi (Seuil).
Les auteurs maghrébins ont le vent en poupe
Les membres du jury confirment une tendance : une place toujours plus importante accordée aux auteurs maghrébins ou d’origine maghrébine, binationaux ou non, écrivant en langue française. Le prix Goncourt, attribué en 2016 à Leïla Slimani pour Chanson Douce (Gallimard) est encore dans les esprits. Autre tendance : un attrait pour des romans qui, au-delà de leur qualités littéraires, touchent à des questions de société, comme Celui qui est digne d’être aimé, de Taïa, ou des romans qui portent en eux une charge se voulant subversive, comme Dieu, Allah, moi et les autres de Bachi, roman initiatique dans lequel le narrateur raconte son rejet de l’islam.
Une tendance générale dans l’institution littéraire française qui ne va pas sans poser de questions sur les attentes qu’elle semble formuler : en matière d’auteurs maghrébins, la reconnaissance semble parfois se jouer sur un terrain extra-littéraire.
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