Le mouvement de contestation au Mali a rejeté samedi 18 juillet un compromis proposé par la médiation ouest-africaine prévoyant le maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta, dont il continue de réclamer la démission.
Menée par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, l’équipe de médiation dépêchée mercredi au Mali par la Cedeao a de nouveau rencontré vendredi soir le Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), l’alliance qui défie le pouvoir dans la rue.
« Les propositions de solutions de la Mission de la Cedeao ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du peuple malien », a signifié le mouvement dans un communiqué à l’issue de la réunion, qui s’est achevée tard dans la nuit.
Lors de cette rencontre, la médiation de l’organisation ouest-africaine, qui tente d’empêcher que la crise politique au Mali ne s’aggrave encore, a proposé un plan de sortie de crise en plusieurs points, selon le M5-RFP.
« Ligne rouge »
Le plan, qui prévoit expressément le maintien du président IBK dans ses fonctions, propose aussi une recomposition de la Cour constitutionnelle – celle-ci avait provoqué la colère en invalidant une trentaine de résultats des législatives de mars-avril -, un réexamen du contentieux électoral et un gouvernement d’union nationale.
Lors de cette réunion, le M5-RFP a « réitéré ses demandes (…) notamment la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta ». Mais la Cedeao a fait savoir que cette démission était « pour elle une ligne rouge », poursuit le mouvement dans son communiqué.
Selon le M5-RFP, les propositions de la médiation « ne tiennent aucunement compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs que la gouvernance de Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et démocratie ». Le M5-RFP regrette aussi qu’elles soient identiques à celles déjà formulées par le chef de l’État, et qu’il a déjà rejetées.
0 Commentaires
Participer à la Discussion