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Afrique

MALI: Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à la demande de Paris

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MALI: Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à la demande de Paris

Dans le nord du pays, les soldats français font face à des islamistes bien entraînés et dotés d'un matériel moderne, sophistiqué et efficace.

Le Conseil de sécurité des Nations unies va se réunir lundi 14 janvier sur le Mali à la demande de la France, a annoncé Brieuc Pont, le porte-parole de la mission française auprès des Nations unies.

C'est une démarche de la France pour informer le Conseil et procéder à des échanges de vues entre membres du Conseil et avec le secrétariat général de l'ONU", a-t-il précisé.

D'après le diplomate, cette réunion fait suite à une lettre de vendredi soir dans laquelle la France informait le Conseil de son intervention au Mali effectuée à la demande de Bamako, et indiquait qu'elle continuerait à tenir le conseil informé.

Pour justifier cette intervention, Paris met en avant l'article 51 de la charte de l'ONU qui mentionne "le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée". La France a toutefois demandé vendredi soir dans une lettre au Conseil de sécurité qu'on "accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085" qui autorise notamment le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (Misma), approuvée le 20 décembre par le Conseil. Ce déploiement était prévu par étapes.

Raids aériens dans le nord

Sur le terrain, l'armée française, "en guerre contre le terrorisme", a bombardé pour la première fois dimanche des positions islamistes dans le nord du pays, à Gao et Kidal, au cœur des territoires jihadistes.

"Bloquer les terroristes, c'est fait. Ce qui a commencé à être fait aujourd'hui, c'est s'occuper des bases arrière des terroristes" dans le nord, a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Interrogé sur la durée de l'intervention française en première ligne, le ministre a estimé que "c'est une question de semaines".

Quatre avions de combat Rafale ont notamment détruit des camps d'entraînement et des dépôts logistiques près de Gao (environ 1.200 km au nord de Bamako), selon le ministère français de la Défense. "La France est en guerre contre le terrorisme, où qu'il se trouve, pour préserver sa sécurité, et celui du Mali, pays ami", avait déclaré dans la matinée de dimanche le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

"Il y a eu une dizaine de frappes, dans Gao et près de Gao", selon un habitant sur place.

Toutes les bases des islamistes ont été détruites."

"Les Français ont fait du bon travail. Presque tous les islamistes ont fui Gao. Ceux qui sont encore là sont cachés dans les maisons et attendent la tombée de la nuit pour fuir", a par ailleurs assuré un élu de la ville.

Les avions français ont aussi frappé à Aghabo, à 50 km de Kidal, dans l'extrême nord-est du pays, selon une source de sécurité régionale. Aghabo est une base importante du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l'islam). Un camp de combattants jihadistes a également été visé à Léré, près de la Mauritanie, et des cibles ont été atteintes près de Douentza (800 km au nord de Bamako).

A Tombouctou, où les jihadistes ont mené ces derniers mois lapidations et amputations, un enseignant a fait état d'un "début de panique" parmi les familles des islamistes partis au combat, assurant que "beaucoup essayent de partir dans le désert".

Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain", a assuré dimanche Jean-Yves Le Drian.

Gao, Kidal, et la ville historique de Tombouctou sont les trois principales villes du nord malien, en majorité désertique.

Sous la coupe des islamistes depuis près de neuf mois, elles sont devenues des points névralgiques pour les groupes armés opérant dans ces zones : Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

Déploiement d'une force africaine

Présentés comme des "soudards à bord de Toyota avec quelques armes", les islamistes sont en réalité "bien entraînés" et dotés "d'un matériel moderne, sophistiqué, beaucoup plus robuste et efficace que ce qu'on pouvait imaginer", déclare-t-on cependant dimanche dans l'entourage présidentiel français.

Alors que la France a estimé que son intervention avait permis de donner un "coup d'arrêt" aux islamistes qui venaient de s'emparer de Konna et menaçaient de progresser vers le Sud, l'armée française a franchi un cap dans son engagement en frappant au coeur des territoires jihadistes. L'intervention française doit permettre aux forces maliennes de "reprendre leur marche en avant pour l'intégrité" du territoire, a assuré Jean-Yves Le Drian.

La perspective d'une avancée des troupes maliennes vers le nord, région traditionnelle des Touaregs, est d'ores et déjà dénoncée par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg malienne). Partisan de l'autodétermination, le MNLA avait lancé en janvier 2012 une offensive dans le nord avant d'en être évincé peu après par Aqmi, le Mujao et Ansar Dine.

Les discussions entre gouvernement malien, MNLA et Ansar Dine, qui devaient avoir lieu à Ouagadougou le 21 janvier, "ne sont plus d'actualité", a indiqué par ailleurs dimanche une source proche de la présidence burkinabaise. A Bamako, l'influent capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes de mars 2012, jusqu'ici réticent à toute intervention étrangère, a estimé samedi que la France avait joué "un rôle capital" aux côtés de l'armée malienne.

Acteur clé et plutôt hostile à une intervention militaire étrangère, l'Algérie a "autorisé sans limite le survol de son territoire" par les avions français en route vers le Mali, selon Laurent Fabius, qui s'est aussi prévalu du soutien du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "Ce que nous avons à l'esprit, c'est que si les troupes africaines doivent remonter au nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières", a précisé le ministre français. Le Premier ministre malien Diango Cissoko est d'ailleurs arrivé dimanche à Alger pour une visite de deux jours.

Les préparatifs s'accélèrent pour le déploiement d'une force ouest-africaine chargée, avec l'aval de l'ONU, de déloger les groupes liés à Al-Qaïda. Les premiers éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) se mettent en place, sous la direction d'un général nigérian, Shehu Abdulkadir, déjà arrivé au Mali selon Lagos, qui fournira "environ 600 hommes". Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes au Mali. Le Bénin va envoyer 300 soldats.



1 Commentaires

  1. Auteur

    N'importe Quoi !

    En Janvier, 2013 (09:08 AM)
    "Dans le nord du pays, les soldats français font face à des islamistes bien entraînés et dotés d'un matériel moderne, sophistiqué et efficace."



    Ah bon !



    Alors les soldats Maliens malgré l'incompétence de leurs chefs, la vétusté de leurs équipements et le manque de vision stratégique de certains de leurs hommes politiques;



    On fait preuve d'une grande Bravoure en allant au front.





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