Prés de 25 ans après la vague de privatisation entreprise sous la pression des institutions financières internationales, et sur les cendres de la Société Nationale d’Assurances et de Réassurances(SMAR), mise à sac par les coups de boutoir de décisions de justice complaisantes, ce secteur reste confronté à d’énormes difficultés structurelles en Mauritanie.
En avril dernier, les opérateurs de cette importante branche de l’économie nationale ont rencontré la ministre du commerce, de l’industrie de l’artisanat, MmeNaha Mint Hamdi Ould Mouknass, pour lui remettre un document listant tous les goulots qui étranglent le secteur des assurances et plombent son développement.
Des difficultés qui renvoient à « un marché exigu, une faible capacité de rétention des primes et un déficit en matière de ressources humaines ». Autant d’ingrédients combinés donnant l’image d’une branche d’activités sous perfusion.
Triste réalité résumée en quelques chiffres qui illustrent une profonde indigence « 15 compagnies nationales d’assurances et 3 courtiers français, qui se partagent un marché dont le chiffre d’affaires est compris entre 4,7 milliards d’ouguiyas (soit 13 millions de dollars us) et 7 milliards d’ouguiyas (soit environ 20 millions de dollars) ».
Une importante variation d’hypothèses qui s’explique par le fait que certaines compagnies d’assurances auraient tendance à déclarer le minimum de bénéfices pour éviter une pression fiscale trop forte.
La deuxième « tare congénitales » de la branche d’activités des assurances en Mauritanie est liée « à la faiblesse de la capacité de rétention « les primes qui restent sur place par l’intermédiaire de la coassurance (partage horizontale des primes et des risques entre compagnies nationales) sont nulles presque». Une faiblesse imputable à l’absence d’une compagnie de réassurances au niveau national.
Par ailleurs, en plus de son caractère « très exigu » le marché mauritanien des assurances est dominé par la branche automobile « qui se caractérise par une sinistralité élevée ».
Une configuration dont la conséquence est un déficit constant, comme un peu partout dans le monde (un rapport entre les primes perçus et les indemnisations consenties largement négatif).
Le document des assureurs remis à la tutelle énumère les facteurs à l’origine des accidents de la route.
Il relève également la multiplication des contentieux soumis à la justice du fait d’un déficit de capacités des compagnies à honorer les primes, le déficit en ressources humaines, le laxisme dans l’application des règles qui gouvernent les assurances imputable à la faiblesse de l’organe de contrôle, la non reconnaissance du collectif des assureurs rendant impossibles toute forme d’organisation pour défendre les intérêts matériels et moraux des opérateurs……
Afrique
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