Un haut responsable militaire a confirmé tôt jeudi que l'armée égyptienne détenait le président déchu Mohamed Morsi, comme l'avait annoncé plus tôt un responsable des Frères musulmans dont est issu M. Morsi. M. Morsi "est retenu de façon préventive", a affirmé le responsable sous le couvert de l'anonymat, laissant suggérer que l'ex-chef d'Etat pourrait être poursuivi.
Mercredi soir, l'armée a renversé M. Morsi, premier président démocratiquement élu d'Egypte, suspendu la Constitution et nommé en remplacement du chef d'Etat le président du Conseil constitutionnel Adly Mansour, suscitant l'inquiétude à l'étranger, le président américain Barack Obama appelant à réviser l'importante aide militaire à l'Egypte, et l'Union européenne réclamant une nouvelle présidentielle rapidement.Dès cette annonce, un enregistrement vidéo dans lequel le chef d'Etat islamiste déchu s'est redit "le président élu d'Egypte" a été diffusé, faisant craindre de nouvelles violences à l'issue d'une année de présidence Morsi marquée par des crises parfois meurtrières.Plusieurs arrestationsGehad al-Haddad, responsable au sein des Frères musulmans, avait indiqué plus tôt à l'AFP qu'après son éviction, M. "Morsi et toute l'équipe présidentielle (avaient été placés) en résidence surveillée au club de la Garde républicaine de la présidence", avant que le président déchu ne soit "séparé de son équipe et emmené au ministère de la Défense". En outre, des sources de sécurité ont affirmé que le chef du Parti de la justice et de la liberté, vitrine politique des Frères musulmans, Saad al-Katatni, et l'adjoint du Guide suprême, Rached Bayoumi, avaient été arrêtés, tandis que le journal gouvernemental Al-Ahram faisait état de 300 mandats d'arrêt lancés contre des membres du mouvement islamiste. M. Morsi et plusieurs dirigeants de la confrérie, dont le Guide suprême Mohammed Badie, et son "numéro 2" Khairat al-Chater, avaient auparavant été interdits de quitter le pays dans le cadre d'une enquête sur l'évasion en 2011 de M. Morsi et de 33 autres Frères d'une prison en 2011. La sécurité a également interrompu la diffusion de la chaîne de télévision des Frères musulmans et perquisitionné les locaux d'Al-Jazeera-Mobacher qui a diffusé un enregistrement vidéo de M. Morsi.ViolencesAlors que ses opposants exultaient sur la place Tahrir du Caire --une scène rappelant la liesse populaire lors de la chute du président Hosni Moubarak en février 2011--, ses partisans ont attaqué des bâtiments de la sécurité dans le nord du pays. Sept d'entre eux ont péri dans des heurts avec les forces de l'ordre à Marsa Matrouh et Alexandrie, sur la côte méditerranéenne. "C'est un nouvel instant historique, nous nous sommes débarrassés de Morsi et des Frères musulmans", a dit un manifestant dans un cortège d'automobilistes klaxonnant et agitant des drapeaux.Après les violences qui ont émaillé les rassemblements organisés depuis le 26 juin faisant 47 morts, le ministère de l'Intérieur a averti qu'il répondrait "fermement" aux troubles et des blindés ont été déployés au Caire, bloquant les voies menant aux rassemblements pro-Morsi.Consultations en coursL'armée, qui avait pris les rênes de l'exécutif durant 16 mois entre la chute de Hosni Moubarak et l'élection de M. Morsi, n'a pas précisé la durée de la transition avant des élections générales. Les consultations pour la formation du prochain gouvernement --qui regroupera "toutes les forces nationales" et sera "doté des pleins pouvoirs" selon l'armée-- ont débuté, a annoncé l'opposant Amr Moussa, et le Conseil constitutionnel a indiqué que son chef prêterait serment jeudi matin.L'armée a promis qu'elle "resterait éloignée de la politique" par la voix de son chef, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui apparaît comme le nouvel homme fort du pays. Il a détaillé, avec les chefs religieux chrétiens et musulmans du pays et le représentant de l'opposition Mohamed ElBaradei, une "feuille de route", qui, selon M. ElBaradei, "répond aux revendications du peuple".
14 Commentaires
Madame Macky
En Juillet, 2013 (11:56 AM)Mane Moussa
En Juillet, 2013 (12:08 PM)Verite001
En Juillet, 2013 (12:14 PM)Verite 001
En Juillet, 2013 (12:42 PM)- Mohamed Morsi: "je suis le président élu d’Egypte"
1/ rompre les relations diplo avec votre soeur la syrie
2/ proposer au monde une zone no fly en syrie
3/vous joindre aux amis de la syrie a doha
ET LA LISTE EST LONGUE DONC FERMER LA.
Lucifer
En Mai, 2024 (22:01 PM)Fitaw_makonen
En Juillet, 2013 (12:46 PM)Ce qui est effrayant c'est cette machine nationale et internationale mise en branle pour manipuler le peuple égyptien et le braquer dans un premier temps contre les frères musulmans son objectif ultime étant d’empêcher toute démocratie réelle dans tous les pays ou "la révolution du jasmin" s'est exprimée.
En effet, ce que ceux qui tirent les ficelles entendent par stabilité dans la sous-région n'est pas compatible avec une vraie démocratie dans ces pays. Aucun gouvernement dans une démocratie arabe véritable ne se permettrait une quelconque complaisance à l’égard de l'attitude Israélo-américaine face aux palestiniens par exemple. Il n’aurait aucune chance de durer au pouvoir. Et tout le monde sait qu’en Égypte ou ailleurs, des élections vraiment libres mettront toujours au pouvoir des partis à tendance islamique! Il reste donc l’Armée. On lui fait jouer ce rôle d’étouffement de la démocratie depuis Moubarak. Fascisme !
Peuple Maudit
En Juillet, 2013 (13:12 PM)Ironie Du Sort
En Juillet, 2013 (13:44 PM)Après l’ex-Émir du Qatar, nous avons l’ex-Président d’Egypte Morsi.
@ Verite 001
En Juillet, 2013 (13:55 PM)Demago
En Juillet, 2013 (14:10 PM)@ Demago
En Juillet, 2013 (15:14 PM)F_m
En Juillet, 2013 (16:08 PM)L'un Gbagbo jugé pour avoir demandé en toute démocratie ‘un recompte’ des voix qu’on lui a refusé à coups de canon. L'autre Morsi pour avoir été victime d'un putsch un an après avoir été démocratiquement élu! Bizarre hein!
L'UA doit se réunir pour se prononcer sur ce qui se passe en Egypte. J’espère qu'elle marquera l'indignation des africains. Des milliers d'africains ont été victimes d'une monstruosité identique en Algérie lorsque des généraux cupides, de connivence avec les "slave drivers de Babylon" ont sans vergogne arrêté net le processus électoral parce qu'il avait démocratiquement débouché sur une victoire des islamistes!
Je crois que le monde n'a pas encore mesuré la monstruosité de ce qui s'est passé en Egypte. Lorsque les jeunes frères musulmans se radicaliseront en de parfaits salafistes parce qu’ils n’ont rien à attendre d’une attitude démocratique, peut être que ceux qui ont occupé Tahrir commenceront à réaliser leur erreur. Ceux qui les y ont poussés eux, voulaient peut être les conséquences gigantesques qui ne tarderont pas à se manifester dans une région extrêmement sensible et déjà mise à rude épreuve par l’instabilité dans la Libye voisine et la guerre civile en Syrie.
Truth-hurt
En Juillet, 2013 (16:39 PM)Islam et politique ne doivent jamais se melanger. Il est temps de le reconnaitre.
Egyptien
En Juillet, 2013 (16:46 PM)Truth-hurt
En Juillet, 2013 (16:51 PM)Les principes fondamentaux font une nation democratique: liberte, justice, eviter la dictature de la majorite, proteger les minorites, etc... Ca ne peut etre du genre: On a remporte les elections, on a la majorite ... donc on fait ce qu'on veut
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