![Single Post](https://images.seneweb.com/dynamic/modules/news/images/gen/fb/e5f255aa21cc7fc226c6b7e9e69f48c58cc341bb.jpeg)
Premier président de la Namibie, Sam Nujoma, héros de l'indépendance qui a dominé le paysage politique du pays désertique d'Afrique australe pendant des décennies, est mort samedi à l'âge de 95 ans, a annoncé dimanche la présidence de ce pays qu'il a dirigé jusqu'en 2005.
"Notre père fondateur a vécu une vie longue et déterminante au cours de laquelle il a servi de manière exceptionnelle", affirme ce communiqué, exprimant "chagrin et tristesse". Une période de deuil et les arrangements funéraires seront annoncés ultérieurement.
A la tête de la Swapo, le mouvement de libération qu'il avait cofondé en 1960, Sam Nujoma avait obtenu en 1990 l'indépendance de la Namibie vis-à-vis de l'Afrique du Sud, qui avait repris la tutelle du territoire à l'Allemagne à la faveur de la Première guerre mondiale.
Il s'est employé à unifier une population de deux millions d'habitants d'une dizaine de groupes ethniques que l'apartheid s'était appliqué à diviser.
Le "Vieux", comme était surnommé l'ancien président dont la barbe fournie évoquait Fidel Castro, avait quitté le pouvoir à 75 ans en 2005, après avoir fait modifier la Constitution pour s'offrir un troisième mandat. Il avait désigné un fidèle comme successeur, restant présent en coulisses.
Lors de l'une de ses dernières apparitions publiques en mai 2022, il se montre à 93 ans le poing levé. Lâchant son déambulateur, il appelle à continuer à se consacrer "aux idéaux panafricains".
L'air souvent sévère pendant ses discours, l'ancien chef d'Etat, pourtant jugé conciliant dans un pays stable et respectant un certain nombre de libertés fondamentales, était connu pour ses accès de colère contre les "colons blancs" ou les "néo-impérialistes".
Il avait jugé insuffisante la proposition de l'Allemagne en 2021 d'un dédommagement de plus d'un milliard d'euros pour le massacre de dizaines de milliers d'indigènes Hereros et Namas, considéré comme le premier génocide du XXe siècle.
"La Namibie doit retourner à la table des négociations avec l'Allemagne", avait affirmé l'ancien président, qualifiant l'offre de "terriblement insignifiante".
- Lutte armée -
Son statut de père de l'indépendance lui a permis de jouir d'un soutien populaire dans ce pays conservateur, qui ne s'est pas démenti jusqu'à la fin de sa vie.
Celui dont le visage est imprimé sur les billets de banque avait ouvertement condamné l'homosexualité, la qualifiant volontiers de "folie".
Sur le plan diplomatique, il a pris des positions controversées, soutenant son voisin zimbabwéen Robert Mugabe dans sa politique de réforme agraire pour exproprier les fermiers blancs, et maintenu des relations avec Cuba, la Libye, l'Iran ou encore la Corée du Nord.
Né le 12 mai 1929 au sein d'une famille de paysans, Sam Nujoma est l'aîné de dix enfants. Il garde les vaches et les chèvres. A 17 ans, il quitte son village reculé du nord pour s'installer dans la ville portuaire de Walvis Bay (ouest).
Il vit chez une tante, dans un township, et découvre les discriminations contre les noirs.
Il devient balayeur des chemins de fer près de la capitale Windhoek, et rapidement syndicaliste, tout en suivant des cours du soir, où il rencontre des militants indépendantistes.
Contraint à l'exil en 1960 au Botswana, puis au Ghana et aux Etats-Unis, il a dû laisser derrière lui sa femme et quatre enfants.
A la tête de la Swapo, il lance la lutte armée en 1966. La guerre d'indépendance a fait plus de 20.000 morts.
Devenu président, Sam Nujoma s'était refusé à instaurer une commission pour examiner les atrocités commises pendant les 23 ans de conflit entre la Swapo et les escadrons de la mort pro-sud-africains. Pragmatique, il avait intégré ces unités des "Koevoet" au sein de l'armée et de la police à l'indépendance.
Après son retrait de la vie politique, il avait repris des études et décroché une maîtrise de géologie, convaincu que les montagnes namibiennes regorgent de richesses minérales inexploitées.
12 Commentaires
Mc Carthy
il y a 3 jours (10:03 AM)Mandela Et Cie
il y a 3 jours (13:57 PM)Reply_author
il y a 3 jours (12:08 PM)Absolument
il y a 3 jours (12:06 PM)Défenseur
il y a 3 jours (13:08 PM)Nation
il y a 3 jours (15:14 PM)PIP un grand combattant africain
Triste. Nos condoléances sincères au peuple namibien. Nujamo Sam a été un des artisans, sinon le père de l'indépendance du Sud-Ouest Africain, nom colonial porté autrefois par la Namibie, devenu après le retrait des allemands, une chasse gardée des "boers" sud-africains qui tentèrent de le diriger et qu'il ne put pas et que la MK, l'"Umkhoto We Sizwe", la branche armée du Congrés National Africain (ANC) a utilisé comme zones ou bases d'entraînement ou de replis autrefois contre les assauts des forces armées régulières sud-africaines sous apartheid.
C'est bien cette MK du Congrés National Africain (ANC) qui inoculera bien le virus de la résistance et de la lutte armée à la SWAPO (South West People Organisation).
La Namibie était devenue par la suite une sorte d'enfer pour l'armée sud africaine de John Vorster, puis de Pieter Botha au quand des actions militaires étaient organisées et combinées par la SWAPO et l'armée de l'ANC dans le sud de la Namibie, en période hivernale ou quand elle devenait une terre d'errance pour les forces sud-africaines à l'époque de la lutte armée.
Repliée en Namibie à la frontière ou plus en profondeur au nord, l'armée sud-africaine peinait à retrouver les traces des guérilleros ou maquisards de la Swapo et de l'ANC.
S'enlisant à la frontière entre les deux pays, l'armée sud-africaine, ne parvenant pas à les dénicher les "freedom-fighters", ces combattants de la liberté", avaient recours aux chasseurs boshimans ou "bushmens" qui avait un flair aigu pour dénicher les combattants de la résistance contre l'apartheid.
La détermination de Sam Nujoma en Namibie et de ses camarades combattants, leur pugnacité soutenues par leur frère de l'ANC leur accordera de grandes victoires sur le terrain de la lutte armée.
N'oublions jamais qu'un sénégalais et avocat célébre Me Abdoulaye et son parti, le PDS, ont soutenu le vaillant peuple namibien dans sa lutte pour son droit à l'autodétermination. Le président Abdoulaye Wade a été un des tous premiers avocats et juristes africains a prendre fait et cause pour la SWAPO et à le défendre dans toutes les instances politiques internationales où il était convié. À l'Internationale libérale comme dans toutes les autres conférences internationales dont notamment celui de la conférence africaine internationale de Tripoli des années 80 sur l'Apartheid convoqué par le guide libyen de l'époque et ou il avait demandé des sanctions accrues et l'isolement communicationnel de l'Afrique du Sud de Pieter Wilhem Botha, révélant au cours de cette conférence, devant des centaines de délégués venus du monde entier, que Botha était chaque semaine en contacts téléphoniques avec près d'une trentaine de chef d'état africains (nous étions dans les années 83/84) dénonçant ainsi, à l'époque au cours de cette conférence l'insincérité de plusieurs de nos dirigeants à l'époque sur le dossier de l'apartheid.
Un autre dirigeant africain, à la même conférence disait que du vin sud-africain était servi à la table de plusieurs chefs d'état africains. Et que ce sont ces mêmes dirigeants africains qui s'en prenaient à l'Afrique à l'occasion des sommets internationaux.
Allez savoir qui était sur sa liste ou pas. 🤣
Participer à la Discussion