Au moins 29 personnes dont un policier ont été tuées dans de nouvelles violences intercommunautaires dans le district de Kajuru, dans l'Etat de Kaduna, dans le nord du Nigeria. Des hommes armés soupçonnés d'être des éleveurs peuls ont attaqué plusieurs villages de l'ethnie adara.
Les assaillants - des éleveurs peuls selon le chef de la police de l'Etat de Kaduna - sont allés de village en village, incendiant des maisons et tuant des gens. Bilan : 29 morts de l'ethnie adara. Des renforts de police devaient être déployés pour éviter de nouveaux affrontements. Ces violences font suite à une précédente attaque menée mi-février qui avait fait 130 morts côté peuls cette fois, selon un bilan du gouverneur de l'Etat.
Le conflit autour de l'accès à la terre est ancien entre éleveurs, majoritairement peuls musulmans, et les agriculteurs, majoritairement chrétiens. Mais il a pris une dimension ethnique et religieuse ces dernières années et a fait des milliers de morts au Nigeria.
Ces violences restent un enjeu majeur pour le président Muhammadu Buhari à peine réélu à la tête du pays. L'anthropologue Adam Higazi rappelle que « chrétiens et musulmans ont plusieurs fois reproché à Muhammadu Buhari son inaction ». Mais même si l'insécurité a pesé sur le scrutin dans de nombreux Etats, cela n'a pas empêché sa réélection à la tête du Nigeria. Selon Adam Higazi, pour changer la donne, il faudrait une vraie politique agricole car le secteur est délaissé depuis des années.
Pourtant, l'ONG International Crisis Group estime que le conflit agraire est désormais « six fois plus meurtriers que Boko Haram » et risque de destabiliser le pays et espérer que les promesses de campagnes pour rétablir la sécurité soient tenues.
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