La commission électorale kényane (IEBC) a validé lundi huit candidatures pour la présidentielle du 8 août. Le président sortant, Uhuru Kenyatta, est en lice pour un second mandat. Il devra notamment affronter son principal rival, l'ancien Premier ministre Raila Odinga.
Les citoyens de la première économie de l’Afrique de l’Est sont appelés à se rendre aux urnes début août, 10 ans après les pires violences électorales de l’histoire du pays − elles avaient fait plus de 1 100 morts −. Au total, ce sont plus de 3,7 millions de votants inscrits, alors que les autorités kényanes en attendaient 4 à 6 millions. Ils seront amenés à choisir un candidat parmi les huit officiellement reconnus ce lundi 29 mai par la commission électorale kényane. Outre d’Uhuru Kenyatta, le président sortant, et de Raila Odinga, ex-Premier ministre, six autres candidatures ont été validées : trois représentent des partis d’importance mineure tandis que les trois autres sont des candidats indépendants.
Un duel Uhuru Kenyatta – Raila Odinga
Le président sortant se représente en compagnie du controversé William Ruto, son actuel vice-président, pour un remake du ticket gagnant de 2013.
De son côté, l’opposition a de son côté formé une coalition, la Nasa (National super alliance), qui regroupe cinq poids lourds de la politique kényane, dont Raila Odinga, déjà trois fois candidat à la présidence en 1997, 2007 et 2013, et ancien Premier ministre de Mwai Kibaki (2007-2013). À 72 ans, il se lance dans une nouvelle campagne et se présente avec Kalonzo Musyoka, candidat au poste de vice-président, fonction que ce dernier a occupé entre 2008 et 2013.
Le duel entre Odinga et Kenyatta opposera donc deux noms connus de la politique kényane puisque le premier président de la République du Kenya, Jomo Kenyatta, père d’Uhuru, avait pour vice-président un certain Oginga Odinga, qui n’est autre que le père de Raila.
Les six autres candidats
Les six autres candidats se présentent presque tous pour la première fois à une élection présidentielle. Il s’agit de politiques plus ou moins chevronnés, à commencer Ekuru Aukot, ancien secrétaire du Comité d’Experts en charge de la rédaction de la Constitution de 2010.
Joseph Nyagah ancien conseiller du président Kenyatta se présentera également pour la première fois, tout comme le professeur de littérature Michael Wainama et l’ancien consultant Japhet Kaluyu.
Cyprus Jirongo avait un temps songer à se présenter en 1998 avant de se rétracter. Enfin, le dernier des outsiders sera Abduda Dida qui avait recueilli près de 53 000 voix en 2013 le plaçant à la cinquième position sur huit candidats.
D’autres postulants ont été refusés en amont du processus de candidature, dont un homme accusé d’avoir tenté samedi de se jeter du haut du bâtiment de l’IEBC après que cette dernière lui eut signifié qu’il ne disposait pas des documents nécessaires pour déposer une candidature, selon les documents transmis à un tribunal de Nairobi et consultés par l’AFP.
Le président de l’IEBC a appelé ce lundi les candidats à mener une campagne pacifique
Parmi les critères requis pour être accepté par la commission électorale, un postulant doit notamment disposer de la nationalité kényane depuis la naissance, détenir un diplôme d’une université reconnue par le Kenya et ne peut être un fonctionnaire de l’État au moment de sa candidature.
Alors que la fièvre électorale monte, le président de l’IEBC, Wafula Chebukati, a appelé ce lundi les candidats à mener une campagne pacifique. « Nous nous attendons à ce que vous restiez dans les limites du code de bonne conduite, nous voulons que vous mainteniez la paix pendant votre campagne ».
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