Malgré une vague de contestation, les délégués du parti au pouvoir en Guinée ont plaidé jeudi pour que le président sortant, Alpha Condé, soit leur candidat lors de l'élection présidentielle.
Le choix pourrait attiser de nouvelles tensions en Guinée. Le parti du président guinéen Alpha Condé lui a demandé, jeudi 6 août, d'être son candidat à la présidentielle d'octobre et donc de briguer un troisième mandat, malgré la vague de protestations que cette perspective soulève depuis des mois dans le pays.
"Il ressort des interventions un plaidoyer en direction du président Alpha Condé, pour qu'il veuille bien accepter la volonté du peuple d'être le candidat unique du RPG à l'élection présidentielle", a déclaré devant les délégués du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) la députée chargée de la synthèse des travaux de la convention, Diakagbé Kaba.
Quelque 350 cadres du RPG réunis depuis mercredi dans l'enceinte du Palais du Peuple ont multiplié les éloges au chef de l'État, 82 ans, absent de la convention. Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, ne s'est jusqu'à présent pas formellement porté candidat à un troisième mandat, répétant depuis des mois : "c'est mon parti qui décidera".
Contestation contre un troisième mandat
Il n'était pas clair si le chef de l'État viendrait s'exprimer devant ses militants lors de la reprise des travaux de la convention en début d'après-midi. La Constitution guinéenne limite le nombre de mandats à deux, mais l'adoption en début d'année d'une nouvelle loi fondamentale lors d'un référendum boycotté par l'opposition permet au président de remettre les compteurs à zéro, selon ses partisans.
Alpha Condé a à de nombreuses reprises critiqué la limitation à deux du nombre de mandats autorisés, la qualifiant d'injuste. Lancée mi-octobre par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), formé des principaux partis d'opposition et d'organisations de la société civile, la mobilisation contre un éventuel troisième mandat du président, plusieurs fois réprimée, a fait des dizaines de morts parmi les manifestants.
Le chef d'État, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires dans cette ancienne colonie française d'Afrique de l'Ouest.
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