Ces déplacements de population sont enregistrés dans la province du
Nord-Kivu, dans le territoire de Lubero, à environ 120 km au nord de
Goma, la capitale de la province, et alors que les rebelles incriminés,
les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), clament depuis
quelques jours qu'ils ont déposé les armes.
"Nous enregistrons
des mouvements de population en provenance de Miriki et de ses
environs", a déclaré à l'AFP Bokele Joy, administrateur du territoire de
Lubero.
Les habitants "craignent les affrontements entre les maï-maï Sheka et les FDLR qui se passent" non loin de là, a ajouté M. Joy.
Les
maï-maï Sheka sont une milice dirigée par Tabo Taberi Sheka, un chef de
guerre accusé de nombreuses violences contre les civils.
Les
populations "sont victimes des exactions des FDLR", a affirmé M. Joy,
indiquant qu'elles étaient hébergées dans des familles d'accueil à
Luofu, Kayna et Kanyabayunga, trois localités importantes.
Eze
Kanenu, représentant de la société civile de Luofu, a fait état lui
aussi de mouvements de populations fuyant "les exactions des FDLR" dans
les environs de Miriki.
"Ces populations sont victimes de
tortures, viols et enlèvements. Les FDLR les accusent d'être de
connivence avec les maï-maï Sheka", a-t-il ajouté, indiquant que plus de
600 familles avaient été accueillies à Luofu, et 950 autres à Kayna et
Kanyabayunga.
Les FDLR sont issues de Hutus rwandais réfugiés au
Congo après le génocide de 1994 au Rwanda et sont accusées de compter
encore dans leurs rangs des génocidaires.
Accusées d'atrocités à
grande échelle contre des civils, les FDLR, dont le nombre est estimé à
plus ou moins 1.500 combattants, sont d'abord une menace pour la
population locale. Le président rwandais Paul Kagame continue néanmoins
de les considérer comme un danger existentiel.
Après la défaite,
début novembre, de la rébellion - essentiellement tutsi - du Mouvement
du 23 mars (M23) dans l'Est, Kinshasa et la Mission des Nations unies en
RDC (Monusco) avaient annoncé leur intention de mettre hors d'état de
nuire les FDLR prioritairement par rapport aux dizaines d'autres milices
actives dans l'Est du pays.
Les FDLR ont annoncé pendant le
week-end avoir "déposé les armes volontairement" mais sans pour autant
avoir l'intention de se rendre.
La Monusco les a avertis qu'ils seraient "neutralisés" s'ils ne s'engagent pas véritablement sur la voie de la démobilisation.
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