La société civile de Buleusa demande le retrait des casques bleus sud-africains installés à l'entrée de cette localité. Ces casques bleus ont été déployés pour éviter de nouvelles attaques contre les déplacés hutus, dont la communauté kobo, qui vit encore dans le village, demande le départ. Il y a une dizaine de jours, le 16 juin, la Monusco et les FARDC disent avoir déjà été obligées d'ouvrir le feu sur des miliciens qui les empêchaient d'amener de la nourriture aux déplacés. Bilan : au moins six morts et une dizaine de blessés. La société civile accuse les casques bleus sud-africains d'avoir ouvert le feu sur des civils.
Personne ne conteste que les événements se sont déroulés près du camp de déplacés. Mais la société civile de Buleusa parle d'une simple manifestation et les victimes ne seraient que des enseignants, des élèves et des notables.
Pour la Monusco et les Forces armées de RDC (FARDC), ce sont des Maï-Maï qui auraient tendu une embuscade. Soldats congolais et onusiens n'auraient donc fait qu'un usage légitime de la force.
Ils disent avoir trouvé des armes autour des cadavres, et selon les témoignages recueillis par RFI, les présumés Maï-Maï avaient bel et bien des armes blanches et des fusils.
« Uniquement des fusils de chasse », assure un membre influent de la communauté kobo de Buleusa, qui reconnaît que la foule avait ce jour-là « un comportement de Maï-Maï », mais dément qu'il s'agisse d'un groupe armé constitué.
Les Maï-Maï mazembe circulent toujours dans les environs de Buleusa
Un élément toutefois troublant : une seule des victimes, toujours selon les habitants de Buleusa, est originaire de la localité. Les autres proviennent notamment de Rusamanbo, une localité voisine.
La société civile de Buleusa reconnaît qu'après la visite d'une délégation du gouvernement provincial, la veille de l'incident, des jeunes d'autres localités sont venus « au secours de leurs confrères », pourtant apaisés par cette visite, « pour poursuivre leur marche de colère ».
S'agissait-il d'un groupe armé ? RFI peut en tout cas confirmer que les Maï-Maï mazembe circulent toujours dans les environs de Buleusa. Armés de Kalachnikovs et d'armes blanches, ils sont surtout issus de la communauté kobo.
Ce n'est pas le premier massacre dont la Monusco est accusée dans la zone, explique un haut responsable onusien, rappelant que lors d'une opération contre des Maï-Maï à Minova, le même type d'accusations avait été proféré.
Un groupe de maï-maï Mazembe à Kimaka, la localité voisine de Buleusa le 27 juin 2016.
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