Ce lundi 13 septembre, c’est jour de rentrée des classes en Côte d’Ivoire. Près de 6,8 millions élèves vont retrouver le chemin de l’école. Quelques jours avant cette rentrée, le Mouvement ivoirien pour les droits humains (MIDH) a relevé de nombreuses failles dans le système éducatif du pays. Ces commentaires sont le fruit d'une étude portant sur « l’impact de la privatisation et de la marchandisation de l’éducation sur le droit à l’éducation ».
Deux organisations spécialisées dans les droits sociaux et l’éducation, Global initiative for economic social and cultural rights et le Réseau de recherche francophone sur la privatisation de l’éducation, se sont associées au MIDH pour produire cette étude réalisée entre 2019 et 2021 dans des établissements scolaires d’Abidjan, de Bouaké et de Daloa.
Les auteurs de l’étude notent un important mouvement de privatisation de l’éducation. « Il y a trop d’acteurs privés dans l’éducation, explique Drissa Bamba, le président du MIDH. Pour s’en convaincre, il faut regarder le ratio d’établissements publics et d’établissements privés dans les différentes localités. »
Un tiers des élèves débutent le secondaire sans savoir lire ni écrire
Le pays compte 3 300 écoles privées qui accueillent un peu plus de 2,5 millions d’élèves, soit 37% du total du nombre d’élèves. Problème : Drissa Bamba déplore le non-respect des normes pédagogiques et sociales dans ces établissements privés : « Au terme de notre étude, nous pouvons affirmer sans ambages que l’école est devenue, aujourd’hui, une marchandise qui permet à certains acteurs de notre système scolaire de s’enrichir. Ceci relègue au second plan la notion d’éducation et de formation de nos enfants. »
Le salaire minimum des enseignants du privé n'a pas été revalorisés depuis 26 ans. Ces enseignants travaillent par ailleurs avec de faibles moyens. Résultat : plus du tiers des élèves de Côte d’Ivoire débutent leur scolarité dans le secondaire sans savoir ni lire ni écrire. Le rapport note par ailleurs que la Côte d’Ivoire réserve 4% de son PIB à l’Éducation nationale contre 5 à 8% dans les années 1970-1980.
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