L'ancien Premier ministre somalien, Mohamed Abdullahi Farmajo, a été élu président ce mercredi, à l'issue d'un vote des parlementaires placé sous haute sécurité.
Avec 184 voix, Mohamed Abdullahi Farmajo a obtenu plus de la moitié des votes des 329 parlementaires − 275 députés et 54 sénateurs −. Ce résultat ne permettait pas à l’ancien Premier ministre d’obtenir la majorité des deux tiers nécessaire pour être proclamé vainqueur dès le deuxième tour du scrutin, mais le candidat arrivé second, l’actuel président Hassan Sheik Mohamoud, a reconnu sa défaite avant l’organisation d’un troisième et dernier tour.
« C’est le début de l’unité pour la nation somalienne, le début de la lutte contre les shebabs et la corruption », a déclaré Mohamed Abdullahi Farmajo depuis le hangar de l’aéroport de Mogadiscio, un des endroits les mieux protégés de la ville, et où l’élection était organisée.
Selon l’AFP, des célébrations ont été entendues dans les rues de la capitale somalienne ainsi que dans le camp de réfugiés de Dadaab, le plus grand au monde, situé au Kenya et peuplé de très nombreux Somaliens.
Double nationalité
Mohamed Abdullahi Farmajo dispose des nationalités somalienne et américaine. Il avait été nommé Premier ministre en 2010, mais des querelles et trahisons politiques avaient entraîné sa chute huit mois plus tard.
L’élection marque la fin d’un processus électoral de plusieurs mois, maintes fois retardé et entaché de nombreuses accusations de corruption et manipulation. Malgré l’absence du suffrage universel, dont l’introduction a finalement été reportée à 2020, cette élection est vue comme une avancée dans un pays privé de véritable État central depuis la chute de l’autocrate Mohamed Siad Barre en 1991.
Quelque 14 000 électeurs délégués − sur les 12 millions de Somaliens − ont voté entre octobre et décembre 2016 pour élire les nouveaux députés, parmi des candidats généralement choisis à l’avance par consensus et représentant chaque clan ou sous-clan.
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