Après la table-ronde des donateurs pour le Tchad, qui s'est terminée le 8 septembre à Paris et a permis au Tchad de récolter 20 milliards de dollars de promesses de financent auprès des bailleurs internationaux, la France « espère » que le président Idriss Deby Itno fixe « prochainement » un calendrier pour les élections législatives.
« Les élections législatives sont un moment important dans la vie démocratique. Nous espérons à cet égard que les autorités tchadiennes, dont c’est la responsabilité exclusive, seront en mesure d’annoncer prochainement un calendrier », a déclaré à Jeune Afrique jeudi 12 septembre, Agnès Romatet-Espagne, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Les législatives avaient été repoussées sine die en février dernier par le président Idriss Déby Itno. « Quand je dis que nous ne pouvons pas faire des législatives, c’est par manque des moyens. En période de vache maigre, on ne peut rien faire. Quand nous aurons des ressources, on pourra organiser des élections législatives » avait alors argué le chef de l’État, au pouvoir depuis 1990 et réélu pour un cinquième mandat en avril 2016 à l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition.
Une annonce qui a provoqué la colère d’une opposition partagée sur la stratégie à adopter face au report.
Soutien affiché de la France
La direction de la communication du ministère français des Affaires étrangères insiste cependant : Paris salue le succès de la table-ronde des donateurs pour le Tchad qui s’est tenue du 6 au 8 septembre à Paris. « Elle a été l’occasion d’exprimer un soutien déterminé des partenaires internationaux à l’engagement du Tchad pour la paix et la sécurité régionale et l’accueil des réfugiés, dans un contexte économique difficile »; a ajouté Agnès Romatet-Espagne.
La France entretient avec le Tchad une « coopération dense et diversifiée » et « prend toute sa part dans cet effort ». Les services du Quai d’Orsay soulignent que le Premier ministre français, Édouard Philippe, a annoncé une contribution de 223 millions d’euros en soutien au plan national de développement du Tchad, pour la période 2017-2021.
« Il a également exprimé notre intention de soutenir le Tchad dans sa volonté de mener les réformes structurelles nécessaires pour assurer un développement durable et inclusif au bénéfice de la population », insiste la porte-parole de la diplomatie française.
Il est plus nécessaire de fixer un calendrier pour les législatives, dans les plus brefs délais
L’opposition tchadienne, emmenée par l’ancien ministre et désormais député Saleh Kebzabo, avait contesté la réélection d’Idriss Déby pour un cinquième mandat, en avril dernier, avec près de 60% (59,92%). Considéré comme le chef de file de l’opposition au président Deby, et candidat de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) à la présidentielle du 10 avril Saleh Kebzabo affirme être – sur la question du calendrier électoral – dans la même logique que la France. « Il est plus nécessaire de fixer un calendrier pour les législatives, dans les plus brefs délais. Le fichier électoral, qui est l’élément le plus important, existe déjà. Il ne sera dons pas long d’organiser les élections si le président Deby y met toute sa volonté », estime Saleh Kebzabo joint par Jeune Afrique.
Le président de l’UNDR juge que les élections législatives pourraient avoir lieu d’ici huit ou neuf mois. « Il faut revoir quelques modalités pour mettre en place un code électorale juste et sincère. Mais c’est triste et honteux que la demande pour la mise en place du calendrier des législatives vienne d’un pays étranger », s’indigne le député.
Il demande par ailleurs au président Idriss Deby Itno d’accepter la mise en place d’équipes d’identifications des électeurs dans tous les bureaux de vote. « C’est la seule condition sine qua non pour éviter les fraudes électorales. Si toutes ces conditions sont remplies, il est possible d’organiser les législatives avant la fin de l’année prochaine [2018] », conclut le parlementaire.
11 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2017 (07:27 AM)Je sais pas mais une telle demande pouvait rester dans la sphère privée, Deby parle mais
en fait il est dans le réseau et son pays reste une chasse gardée de la France. Les Présidents dits Francophones sont une désolation.
Ex Goor
En Septembre, 2017 (07:37 AM)Africain Triste Et Desolé
En Septembre, 2017 (08:13 AM)pourquoi les africains ont l´appetit du pouvoir ( 3 mandats , 4 , 5 mandats?)
pourquoi les africains sont corrompus?
pourquoi les africains ne sont pas en mesure de prendre le destin de leur continent en main?
pourquoi les africains pensnent la france ou leurope en general leur vient toujours en aide?
pourquoi les africains nimposent pas leurs forces (ressources naturelles , decision et fixation de leur prix de vente) aux europeens ?
pourquoi les africains se considerent idiots alors quils ne le sont pas dune part ?
quattendent les africains a se reveiller?
savent ils les africains que les europeens se moquent d´eux
jaimerais avoir des reponse precses avec le maximum de respect
A VOS CLAVIERS
Anonyme
En Septembre, 2017 (09:09 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (10:09 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (10:12 AM)Xeme
En Septembre, 2017 (10:54 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (10:55 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (11:21 AM)Anonyme
En Septembre, 2017 (12:27 PM)Mboka
En Septembre, 2017 (14:25 PM)L’Afrique souffre de balkanisation et de la faiblesse des organisations continentales qui doivent gagner en crédibilité pour assurer le développement du continent ; l’exemple en date, c’est le siège de l’UA, bâtiment de 120 milliards offert par les Chinois.
Les cas de la Lybie, du Mali et le Tchad sont à méditer :
En Lybie, le Président Kadhafi qui avait des grandes ambitions pour le continent, notamment avec le projet de monnaie africaine, est tombé par les armes.
Le Tchad qui a pour principal point fort sa puissante armée aguerrie, malgré des problèmes de gouvernance et une situation financière catastrophique, est en mesure d’appeler pour 20 milliards de dollars de financement, avec l’appui de la France
Au Mali, La faiblesse de l’Etat et de son armée ont provoqué une grave crise politique et une quasi-partition du pays.
Le problème central qui apparait dans tous ces cas, c’est la fragilité des états africains et leur incapacité à assurer la sécurité de leurs territoires.
Le développement économique et social passe par un alignement de bonnes politiques, de ressources conséquentes et de capital humain formé, mais avec des priorités de séquences, de renforcement ou d’amélioration des points forts et de blindage des points faibles.
Une armée régionale puissante pour empêcher la déstabilisation des états est une première priorité, même sur une monnaie commune autonome qui est un objectif à moyen terme (le franc CFA marche et n’entrave pas la croissance de l Uemoa en tout cas, pour le moment).
Les Panafricanistes (…de salon), pourquoi, ils ne vont pas défendre le Mali à KIDAL, à la place de l’armée française ?
Durant la guerre d’Espagne, contre Franco et ses supports Nazi, le progressistes du monde entier sont allés se battre et beaucoup mourir pour leurs idéaux……, ou sont les panafricanistes de Kidal ?
Il faut régler les problèmes de fonds, déjà se mobiliser, exiger, se cotiser pour une armée régionale forte pour assurer la sécurité de la zone. Pourquoi les progressistes ne demandent pas à la France de quitter le Mali. (D’aucuns répondront facilement que c’est à eux de régler ce problème !!!!)
Le projet de monnaie régionale propre est un third best dans l’échelle des priorités régionales, et qui a déjà une feuille de route est qu’il faut dérouler patiemment et de manière efficace, au mieux des intérêts de nos populations, en évitant le Don Quichotisme.
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil »
René Char ( poète et résistant français)
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