Une émission de l'une des radios les plus écoutées du Togo a été suspendue pour "trois mois" après l'interview d'un opposant dont des déclarations ont été jugées "diffamatoires et injurieuses" à l’encontre de l’Etat, a annoncé la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC).
L’émission "Auditeur-Actualité", de Victoire FM, avait donné la parole à l’opposant et ancien ministre de l'Intérieur François Akila Esso Boko.
Dans un communiqué vendredi, la HAAC a accusé la radio de "violations des règles déontologiques" lors de son émission du "25 juillet de 7h30 à 8h20", pour avoir laissé M.Akila Esso Boko tenir "des propos mensongers et d'une extrême gravité sur la situation sécuritaire" du pays.
Le journaliste-animateur, Joachim Agbétim, a lui été suspendu "pour une durée de trois mois à compter du 27 juillet, de l’animation de toute émission d’actualité ou d’information dans quelque radio que ce soit exerçant avec l’autorisation de la HAAC", précise le communiqué.
M. Akila Esso Boko, en exil en France, a créé le 20 juillet dernier à Paris, avec deux autres opposants, le Mouvement de Libération Nationale (MLN), critique envers le président Faure Gnassingbé.
Une nouvelle Constitution adoptée le 19 avril a aboli l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel, et institué un régime parlementaire. L'opposition y voit un moyen pour M. Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête du pays.
L’exercice du pouvoir réside désormais entre les mains du Président du conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre qui concentre les fonctions régaliennes et dont le tenant est automatiquement le leader du parti majoritaire à l'Assemblée. Ce qui est le cas de M. Gnassingbé.
Ce dernier, à la tête du Togo depuis 19 ans, avait succédé à son père Eyadéma Gnassingbé, 38 ans au pouvoir.
Au cours des derniers mois, plusieurs journalistes ont été emprisonnés au Togo. En mars, un journaliste a été détenu pendant près de deux semaines après un article sur la mort d’un colonel proche du président. En novembre 2023, deux avaient été écroués pendant 18 jours pour "diffamation" envers un ministre.
AFP
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Liye Rame
En Juillet, 2024 (08:44 AM)Participer à la Discussion