Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l'humanité par la Cour
pénale internationale, a prêté serment mardi en tant que quatrième
président du Kenya, au cours d'une cérémonie dans un stade à une
quinzaine de kilomètres de Nairobi.
"Moi, Uhuru Kenyatta, conscient du poids des responsabilités qui
m'incombent en tant que président de la République du Kenya, je jure
fidélité et allégeance à la République du Kenya", a déclaré M. Kenyatta,
sous les acclamations de quelque 60.000 de ses partisans ayant pris
place dans le stade. Le nouveau président a également promis "de
protéger et de faire respecter la souveraineté, l'intégrité et la
dignité du peuple kényan".
La bible sur laquelle il avait posé
la main droite était la même que celle utilisée en 1964 pour la
cérémonie d'investiture de son père, Jomo Kenyatta, premier président du
Kenya qu'il avait conduit à l'indépendance l'année précédente. Son
colistier William Ruto, lui aussi inculpé par la CPI, a ensuite prêté
serment à son tour.
Le speaker du stade a eu le plus grand mal à
faire garder le silence au public durant les prestations de serment des
deux hommes, régulièrement interrompues par les vivats de la foule. A
51 ans, Uhuru Kenyatta devient le plus jeune chef de l'Etat kényan et le
premier inculpé par la CPI à être élu chef d'Etat. M. Kenyatta a
ensuite reçu des mains du président sortant Mwai Kibaki, 81 ans, les
attributs du pouvoir, la Constitution et le sabre de commandant en chef
des forces kényanes.
Une quinzaine de chefs d'Etat et de
gouvernement africains étaient présents à la cérémonie, mais aucun
responsable occidental. Les pays de l'Union européenne et les
Etats-Unis, qui ont d'ores et déjà prévenu qu'ils limiteraient leurs
relations avec la tête de l'exécutif kényan aux "contacts
indispensables", ne devaient être représentés qu'au niveau de leurs
ambassadeurs.
La CPI soupçonne MM. Kenyatta et Ruto d'avoir joué
un rôle dans l'organisation des violences sur lesquelles avait débouché
la précédente présidentielle de fin 2007, les pires de l'histoire du
pays qui avaient fait plus d'un millier de morts.
La prestation
de serment de M. Kenyatta clôt un processus électoral marqué par la
crainte d'un renouvellement des terribles violences de fin 2007 qui ont
durablement traumatisé le pays. Le scrutin et ses développements se sont
finalement déroulés sans incident grave, malgré la contestation du
résultat devant la justice par le Premier ministre sortant et candidat
malheureux Raila Odinga. La Cour suprême a finalement donné tort à ce
dernier.
2 Commentaires
Aaaaaaaaaaaa
En Avril, 2013 (18:31 PM)Quel Titre
En Avril, 2013 (20:04 PM)Elu democratiquement au Kenya et avec un nom pareil, il serait etonnant qu'il prete serment en Bulgarie ou en Thailande.
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