Des soldats de République du Congo, œuvrant pour le maintien de la paix en Centrafrique au nom de l'Union africaine, ont tué au moins 18 personnes, y compris des femmes et des enfants, entre décembre et juin 2013 à Boali et dans d'autres localités de RCA. Telles sont les conclusions d'un rapport de l'ONG Human Rights Watch publié mardi 7 juin 2016.
Les crimes rapportés par HRW ont eu lieu pendant que les soldats congolais servaient dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l'UA en République centrafricaine. Pour Lewis Mudge, chercheur sur l'Afrique à Human Rights Watch, les preuves sont solides et arrivent de manière croissante.
« Les crimes - des meurtres - commis par les soldats de maintien de la paix congolais, c’est très sérieux, assure-t-il à RFI. Et il faut ajouter que ce ne sont pas seulement des dizaines de corps qui se trouvent à Boali, la fosse qui était là-bas ; il y a d’autres cas qu’on a cités dans notre rapport, où les soldats de maintien de la paix congolais sont accusés de tuer des civils. »
Selon le chercheur, les autorités du Congo-Brazzaville ne devraient pas fermer les yeux : « C’est un problème profond, selon nous à Human Rights Watch. Les juridictions restent à Brazzaville, donc on continue de demander aux autorités de l’Etat de prendre au sérieux leur devoir, de lancer une enquête fiable, crédible, par rapport aux accusations qu’on a lancées. »
Pierre Mabiala, ministre congolais de la Justice, réfute en effet ces allégations. Au micro de RFI, il considère les accusations d'HRW comme une manipulation et une déstabilisation de son pays : « Je ne crois pas que les militaires congolais, qui sont d’un professionnalisme irréprochable, ont pu parvenir à réaliser de tels actes, c’est-à-dire donner la mort aux citoyens centrafricains - femmes, hommes et enfants », expose-t-il.
« Je ne crois pas cela Madame, martèle-t-il, interrogé par une journaliste de RFI. Ce sont des manipulations, c’est de l’intoxication et c’est de la déstabilisation... Et ça, nous ne l’acceptons pas, Madame ! Je ne le crois pas, et j’insiste pour vous le dire. »
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