Les États-Unis ont rappelé lundi 23 décembre leur ambassadeur en Zambie. Une décision qui fait suite aux déclarations du président zambien Edgar Lungu qui a jugé que le diplomate américain n'était plus le bienvenu à Lusaka. L'ambassadeur paye sa dénonciation de la condamnation d'un couple d'homosexuels à 15 ans de prison.
L'affaire remonte au mois dernier, Daniel Foote, l'ambassadeur américain en Zambie, se dit alors publiquement « horrifié » de la condamnation d'un couple d'homosexuels à quinze ans de prison.
Il appelle les autorités zambiennes à réexaminer des lois jugées discriminatoires et s'étonne que des ministres corrompus restent en liberté quand des hommes sont poursuivis pour une relation librement consentie.
Ces déclarations font l'effet d'une bombe en Zambie, un pays très conservateur. Le président zambien Edgar Lungu est ainsi notoirement connu pour ses diatribes homophobes. Ce dernier s'est plaint auprès de Washington de la sortie de Daniel Foote sur les ondes de la radio nationale. Il déplore même la promotion de valeurs anti-chrétiennes par l'ambassadeur américain.
Portefeuille grand ouvert et bouche fermée
La situation du diplomate devient alors intenable. Au début du mois, dans un baroud d'honneur, Daniel Foote qualifie les relations entre Washington et Lusaka de « pourries ». Pour lui, le gouvernement zambien veut des partenaires avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée.
Ce langage peu diplomatique lui aura finalement coûté son poste. Du côté de l'ambassade américaine à Lusaka, on dit ne pas s'attendre à ce que l'ambassadeur soit bientôt remplacé.
Les États-Unis accordent chaque année une aide de 500 millions de dollars à la Zambie, notamment pour lutter contre le Sida.
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