La première compagnie de traitement de l’arachide au Sénégal ne semble pas en mesure d’acheter de l’arachide à 200 francs le kilo pour alimenter ses usines. Jaber en personne aurait fait le voyage de Paris à Dakar, pour convaincre les autorités de financer la campagne à leur place.
La Suneor pourra-t-elle se lancer dans la campagne de commercialisation de l’arachide pour cette année ? A quelques jours de l’ouverture officielle de ladite campagne, qui doit débuter le 9 décembre prochain, rien n’est moins sûr. On sait déjà que la première compagnie de trituration de l’arachide du Sénégal a indiqué qu’elle souhaitait que le prix au producteur de l’arachide, fixé à 200 francs Cfa pour cette année, soit revu à la baisse par l’Etat, malgré l’avis du Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia), dont elle et les autres compagnies arachidières font partie.
Faute d’obtenir cette faveur, la Suneor a souhaité obtenir de l’Etat que ce dernier la subventionne dans l’achat de l’arachide. Le Quotidien a appris, de sources internes à l’entreprise, que cette dernière ne sera pas en mesure d’acheter les grains d’arachide pour cette année. La raison en est simple. Aucune des banques avec lesquelles la société avait l’habitude de travailler ne semble disposée à lui faire la faveur de lui avancer les milliards dont elle a besoin pour se fournir en grains. La société de Abbas Jaber ne semble plus en mesure de fournir des garanties financières suffisantes pour convaincre ses banquiers.
On sait que la campagne de l’année dernière a été désastreuse pour cette compagnie, qui déjà avait contesté le prix au producteur de l’année dernière, qui n’était que de 195 francs. Malheureusement, l’entrée en lice de nouveaux partenaires avait permis aux paysans de renchérir et certains ont même pu vendre leurs grains à 350 francs Cfa, au grand dam de la Suneor. La direction a instrumentalisé des employés, pour qu’ils attirent l’attention sur le danger que représentait pour la filière arachide, l’entrée en jeu des opérateurs étrangers. Et il semblerait qu’ils ont obtenu gain de cause cette année, la faible production poussant l’Etat à privilégier les acteurs nationaux. Mais tout cela n’a, semble-t-il, pas réglé les problèmes de la société, dont le manque de moyens devient criant. C’est dans ces conditions que Le Quotidien a appris, de la part de certains cadres, que le grand patron de la société, Abbas Jaber lui-même, a la semaine dernière fait le voyage à Dakar pour rencontrer les autorités sénégalaises. L’objet de ce déplacement ? Obtenir du gouvernement qu’il préfinance la campagne de commercialisation de l’arachide à la place des huiliers. Du moins, de la Suneor.
Il semblerait que le dirigeant de la Suneor n’a pas obtenu gain de cause. Si l’Etat souhaite une campagne de commercialisation aussi réussie que celle de l’année dernière, les autorités ne semblent pas dans la disposition de financer pour que des privés tirent les marrons du feu. D’autant plus la majorité de ces huiliers doivent de l’argent aux paysans, avec des créances accumulées pendant plusieurs campagnes.
Néanmoins, il semble assez difficile de concevoir que la Suneor ne puisse pas prendre part à la campagne de commercialisation de l’arachide. Pour l’Etat, les enjeux sont très importants, et il faudrait se préparer à voir les mesures à prendre pour éviter la faillite de ce qui fut l’un des joyaux de l’industrie sénégalaise. Et on sait que Jaber et ses proches n’hésitent jamais à jouer sur la sensibilité de la question de l’emploi au Sénégal, en instillant dans l’opinion qu’ils pourraient être amenés à mettre la clé sous le paillasson, s’ils ne parvenaient pas à obtenir l’appui de l’Etat en la matière. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics ont tenu bon face au chantage. Reste à savoir combien de temps cela pourra être le cas.
Quoi qu’il en soit, le Premier ministre préside aujourd’hui une rencontre de tous les acteurs concernés par la question de la commercialisation de l’arachide. On peut penser que c’est à l’issue de cette rencontre que seront annoncées les mesures que compte mettre en œuvre l’Etat, pour la réussite de la campagne agricole. Pour la Suneor, dont les dirigeants, aussi bien M. Bouyo Ndao que Abbas Jaber, n’ont pas voulu répondre aux sollicitations du journal Le Quotidien, on espère qu’elle va rapidement éclairer l’opinion sur ses intentions.
12 Commentaires
Ata Etame
En Novembre, 2013 (19:09 PM)Trao
En Novembre, 2013 (20:08 PM)L'année dernière des étrangers sont venus acheter les graines personne n'a entendu la Suneor pourquoi vous voulez l'engager a acheter elle n'est pas obligée . Si j'étais dans cette société je ferai démasquer les lobbies .
Geog
En Novembre, 2013 (20:10 PM)Verite
En Novembre, 2013 (20:16 PM)Hino
En Novembre, 2013 (20:22 PM)Baba
En Novembre, 2013 (20:43 PM)3kg d'arachide coûtent 3x 200 F le prix au producteur c'est a dire 600 F auxquels s'ajoutent 14,5 F / kg qui représente marge de l'opérateur et le transport moyen 10 , 5 F donc pour 3 kg l'huilier supporte 25 F de frais sur chaque kg donc les 3 kg reviennent a l'huilier a 3 x 225 soit 675 FCFA . Il faut ensuite décharger la graine et la triturer .
Le cours de l'huile est de 1400 dollars par tonne soit environ 1,4 dollars par litre c'est a dire 672 F .Le prix des graines pour un litre d'huile carreau usine est plus élevé que le prix d'un litre d'huile brute exportable . Comment voulez vous que les huiliers travaillent a perte ?
Nafi
En Novembre, 2013 (20:50 PM)Crâne Raser
En Novembre, 2013 (00:16 AM)Csar
En Novembre, 2013 (06:48 AM)Vino
En Novembre, 2013 (07:28 AM)Moi
En Novembre, 2013 (08:24 AM)Nino
En Novembre, 2013 (08:42 AM)Participer à la Discussion